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Pauvreté et placement d'enfants : ATD quart monde invite à la vigilance

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ATD quart monde (1) a déploré, lors de la journée mondiale du refus de la misère qu'elle organisait, le 17 octobre, la présomption d'incapacité à élever leurs enfants qui plane encore trop souvent sur les familles très pauvres. Le mouvement, qui, cette année, consacrait cette journée aux droits de l'Enfant, appelle « à mieux considérer la gravité de l'acte de placement ». Ce sont les placements d'enfants dits « en risque » qui posent question car, explique ATD quart monde, cette notion de risque « laisse entendre des situations de pauvreté ou de grande précarité ». En outre, souligne Marie-Cécile Renoux, une des responsables nationales du mouvement, chargée de l'accès aux droits, « une fois les enfants placés, il s'agit de respecter les droits des familles, trop souvent malmenés : éclatement des fratries, décisions judiciaires non motivées, absence de réponses aux courriers ».

Toujours un dernier recours

« Nous ne remettons pas en cause les placements pour maltraitance et nous n'ignorons pas l'énorme responsabilité des tra- vailleurs sociaux, accusés trop facilement de ne pas avoir fait leur travail dans certains cas de mauvais traitements », précise-t-elle, consciente que beaucoup de professionnels partagent ces soucis. Mais souhaitant porter la parole des familles qui « réclament les moyens d'élever leurs enfants comme elles voudraient », ATD quart monde demande que les professionnels soient formés à une meilleure compréhension de celles-ci et que de vrais soutiens aux parents soient mis en place. »

« Nous avons toujours rappelé l'importance et la qualité des moyens qu'il faut mettre en œuvre pour répondre aux toutes premières difficultés des parents, afin de parer aux premières fractures de l'enfant. Lesquelles pourraient conduire, en effet, au placement de celui-ci », tient à rappeler Régis Legros, président de la Fédération nationale des services sociaux spécialisés de protection de l'enfance et de l'adolescence en danger (Fn3S)   (2), interrogé par les ASH. La fédération réaffirme que la grande précarité et la misère économique subies par des parents « n'ont jamais été, à elles seules, des critères déclenchants du retrait de leurs enfants ». «  Les professionnels considèrent bien cet acte comme étant l'ultime moyen auquel recourir pour protéger l'enfant, après qu'ils auront tout tenté pour qu'il continue de grandir dans son milieu familial », poursuit Régis Legros. La fédération, qui regroupe la quasi-totalité des services d'enquête sociale d'investigation et d'orientation éducative, ainsi que des services d'AEMO, considère qu'on ne peut nier que la grande précarité « génère parfois des souffrances psychologiques fragilisant les personnes et pouvant déclencher, parfois, des comportements anormaux, voire déviants, qui rendent difficile leur relation à leurs propres enfants ».

Reste à s'interroger sur la tendance persistante à l'augmentation des signalements judiciaires d'enfants en risque (3), dont on peut penser qu'elle ne facilite pas l'intervention des services sociaux en amont. Débordés par les dossiers en attente, ceux-ci peuvent alors parfois être amenés à intervenir dans des situations dégradées, où le placement, souvent d'urgence, s'impose - à la famille mais aussi aux travailleurs sociaux, alors démunis - comme l'unique solution.

Notes

(1)  ATD quart monde : 33, rue Bergère - 75009 Paris - Tél. 01 42 46 81 95.

(2)  Fn3s : 38, rue Basse - 14000 Caen - Tél. 02 31 95 25 55.

(3)  Voir ASH n° 2133 du 17-09-99.

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