Vacance à la direction du FAS

« La direction du FAS n'existe plus et vous restez muette. » C'est en ces termes que le syndicat CGT du Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS)   (1) a interpellé Martine Aubry, le 21 septembre, dans une lettre ouverte. En effet, le mandat de Colette Codaccioni, ex-ministre de la Solidarité entre les générations, qui présidait l'établissement public depuis trois ans, s'est achevé le 17 septembre et Thierry Tuot, son directeur général, a été remercié sans qu'un intérim soit prévu. Depuis cette date, « le FAS est paralysé », constate Hossein Mokry, secrétaire général de la section CGT de l'institution, regrettant que toutes les commissions régionales chargées de l'attribution des subventions aient été annulées et les décisions reportées à une date indéterminée. Une vacance d'autant plus préjudiciable que « le FAS est en pleine négociation des contrats de ville 2000-2006, phase déterminante pour ancrer les questions d'intégration au niveau local ».

Au-delà des dysfonctionnements quotidiens de l'institution, le syndicat met en doute la sincérité des discours gouvernementaux sur la nécessité d'une politique d'intégration volontariste. « Pour nous, ce qui se passe au FAS est la preuve que la politique d'intégration est la cinquième roue de la charrette  », résume le représentant de la CGT. L'organisation exige « des décisions rapides » pour l'établissement public qui gère 1,3 milliard de francs et 10 000 dossiers de subventions concernant 6 000 organismes, essentiellement associatifs.

Au ministère, on se veut pourtant rassurant. Si l'on affirme « comprendre les inquiétudes », on se dit aussi « déterminé à aller vite ». Un nouveau directeur général devrait être nommé dans les tout prochains jours.