A la fin du mois d'août, les 15 000 accords de réduction du temps de travail (RTT), conclus au titre de la loi du 13 juin 1998, couvraient 2 168 000 salariés et prévoyaient la création (c'est le cas de 85 %des accords) ou le maintien de 120 273 emplois, selon un nouveau bilan rendu public, le 20 septembre, par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Dans 87,7 % des accords « aidés », les salariés bénéficient d'une compensation salariale intégrale, le plus souvent suivie d'une modération salariale sur deux ans.
Premier enseignement tiré de ces accords par le gouvernement, les « effets d'aubaine », c'est-à-dire les embauches qui auraient eu lieu même sans la loi Aubry, sont évalués à seulement 15 000.
Le processus de « déprécarisation » permis par la RTT se confirme également. En effet, l'analyse des accords donnant lieu au bénéfice des aides majorées, en raison d'engagements supplémentaires en termes d'emplois, montre que, dans les trois quarts des entreprises, les embauches s'effectuent en totalité sur contrat à durée indéterminée. Et que près d'une embauche sur cinq concerne un jeune de moins de 26 ans. Parallèlement, observe le ministère, « grâce à la réduction du temps de travail, des plans sociaux ont pu être évités et, s'ils ne l'ont pas été, se sont traduits par de moindres licenciements économiques ».
Autant d'éléments qui prouvent bien, pour Martine Aubry, que « l'emploi est au rendez-vous ». Au-delà de cet effet emploi, le passage aux 35 heures modifie aussi en profondeur les relations sociales dans les entreprises, a ajouté la ministre, avec pour la première fois, notamment, la prise en compte dans les négociations « des préoccupations personnelles et familiales ».