Padraig Flynn, commissaire européen aux affaires sociales (1), a présenté, le 8 septembre, trois propositions de la Commission en matière d'emploi.
Tout d'abord, celles sur les lignes directrices pour l'emploi pour 2000 fixent quatre objectifs, comme en 1999 (2) : capacité d'insertion professionnelle, esprit d'entreprise, capacité d'adaptation, égalité des chances. Certains points sont précisés. Ainsi, les programmes nationaux pour l'emploi devraient comporter des mesures en faveur de la réinsertion dans la vie active, les systèmes d'imposition et d'indemnisation devant être revus dans ce sens, de même que l'accès à la formation. Les services publics de l'emploi devraient voir leur rôle pleinement reconnu et soutenu au niveau local. Enfin, l'accès des élèves à Internet devrait être obligatoire, chaque école devant être équipée d'ici à l'an 2002.
Ensuite, dans son projet de rapport sur l'emploi dans l'Union européenne, la Commission classe la France à un niveau médian : ni excellente ni mauvaise élève. La situation de l'emploi s'est améliorée en 1998. Mais les problèmes structurels subsistent. Le taux d'emploi demeure inférieur à la moyenne (60,8 %) en raison de la faible participation des travailleurs de plus de 55 ans (29 %). Le taux de chômage des jeunes demeure élevé en partie à cause du difficile passage de l'école au travail, notamment pour les jeunes peu qualifiés. Les coûts salariaux indirects restent élevés. Et la création d'emplois dans le secteur des services pourrait être développée, ce secteur n'occupant que 40 % environ de la population en âge de travailler quand certains Etats comptent plus d'un salarié sur deux travaillant dans ce secteur. De même, si la France n'a pas encore atteint les objectifs de « nouveau départ » pour tous avant 6 ou 12 mois de chômage ou de 20 % d'activation des dépenses chômage, elle a engagé des réformes qui devraient donner des résultats avant 2002.
Au final, la Commission a adressé à la France ses recommandations pour s'engager dans quatre axes de réforme :
reconsidérer les régimes de prestations existants, notamment ceux qui favorisent les départs en retraite anticipée, afin d'inciter les travailleurs les plus âgés à rester plus longtemps dans la vie active
réduire les charges administratives et fiscales des entreprises
poursuivre les mesures destinées à réduire la pression fiscale sur les travailleurs, notamment ceux non qualifiés et peu rémunérés
renforcer le dialogue social pour aboutir à une modernisation globale de l'organisation du travail, et non plus seulement à la réduction du temps de travail.
(1) Le 15 septembre, il sera remplacé par Anna Diamantopoulou - Voir ASH n° 2128 du 16-07-99.
(2) Voir ASH n° 2098 du 18-12-98.