Distance physique, distance culturelle... En un court essai, Azouz Begag, sociologue et romancier, et Reynald Rossini analysent, témoignages à l'appui, toutes les facettes de l'enclavement des habitants des quartiers dits « sensibles », notamment des plus jeunes d'entre eux. Plongeant au cœur de leur propre discours, l'ouvrage met en lumière combien le sentiment d'un éloignement géographique s'est estompé, grâce au développement des transports publics. La distance symbolique, en revanche, s'est accrue, entre le quartier aux nombreux espaces ouverts, propices aux sports collectifs comme aux rodéos automobiles, et la ville, close, labyrinthique... Entre la cité, où l'on est connu, reconnu, et le centre, « où l'on n'a pas d'histoire ». « Assignés à résidence », de fait, dans le quartier, puisque les familles n'ont guère la possibilité de choisir un autre lieu d'habitation, les jeunes ont fini par revendiquer ce territoire de leur exclusion comme celui de leur identité collective. Et c'est l'autre, celui qui ne vit pas là, qui devient l'exclu...
En ouverture de ce livre précis, qui interroge les rapports qu'entretiennent intégration et mobilité, une étude sur le vécu des agents d'ambiance apparus dans les bus et les métros dès le début des années 90. Tiraillés entre « accompagnement » de la clientèle et maintien de l'ordre, entre neutralité professionnelle et proximité avec les jeunes usagers, entre petit boulot et vrai métier, ces « pivots du maintien de la cohésion spatiale de la ville », comme les désignent les auteurs, peinent à trouver leur place. C.G.
Du bon usage de la distance chez les sauvageons - Azouz Begag et Reynald Rossini -Ed. Point-Virgule - 35 F.
ACTES DE COLLOQUES
Les allégations d'abus sexuels surviennent toujours dans une situation conflictuelle et confuse, où les professionnels éprouvent le plus grand mal à se forger une opinion objective. Sur ce sujet complexe, l'association Prix Pierre-Straus a organisé, le 2 décembre 1998, une journée scientifique, mettant en lumière la nécessité de resituer la parole de l'enfant dans le contexte de la famille ou de l'institution.
Sous la direction de Michel Manciaux et Dominique Girodet -Ed. Fleurus - 129 F.
Quels soins pour l'enfant, la fratrie, la famille, les auteurs ? Pour quelle finalité : protéger, soigner, réparer, punir ? L'Association française d'information et de recherche sur l'enfance maltraitée a mis l'accent, lors de son IVe congrès, à Lille, du 9 au 11 mars 1998, sur la prise en charge de la maltraitance. Tout en soulignant les logiques différentes, voire parfois contradictoires, guidant les interventions des professionnels de la justice, du soin et du travail social.
Ed. Karthala : 22/24, boulevard Arago - 75013 Paris -Tél. 01 43 31 15 59 -170 F.
La place de l'adulte handicapé dans l'institution à travers les dispositions nouvelles
Les travaux préparatoires à la réforme de la loi du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales tendent à recentrer ce texte sur les droits des usagers. Mais quelles perspectives ouvrent ces nouvelles dispositions en matière de projet de vie, de contrat de séjour et de parole de la personne handicapée ?C'était l'objet des deux journées d'études organisées, les 18 et 19 novembre 1998 à Niort, par le groupe technique national adultes handicapés de l'Association nationale des communautés éducatives.
Communautés éducatives nº 106 - Mars 1999 - ANCE : 145, boulevard de Magenta - 75010 Paris - Tél.01 44 63 51 15 - 145 F.
Soucieux de ne pas abandonner la question de la sécurité à une approche « exclusivement répressive », le centre de ressources Profession banlieue lui consacrait, le 16 décembre 1998, une journée de réflexion. Que signifient les évolutions des politiques publiques ? Comment garantir que le droit à la sécurité reste un droit commun ? Comment en faire une question de citoyenneté ?... Au cœur du débat, la responsabilité des familles et la place des victimes.
Disp. à Profession banlieue : 15, rue Catulienne - 93200 Saint-Denis -Tél. 01 48 09 26 36 -120 F (port compris).
Les 17 et 18 mars 1999, les rencontres nationales des acteurs de la ville ont réuni à Montpellier 1 700 participants concernés par les questions de prévention et de sécurité, professionnels, bénévoles, habitants, représentants des services de l'Etat, des collectivités locales, des réseaux associatifs, des entreprises ... (voir ASH nº 2116 du 23-04-99). Outre l'état de leur réflexion, on trouvera ici leurs recommandations pour la conduite de l'action publique.
Les éditions de la DIV : 194, av. du Président-Wilson - 93217 Saint-Denis-la-Plaine cedex - Tél. 01 49 17 46 46 -60 F.
Depuis une décennie, le sous-emploi massif a conduit nombre de pays à « activer » les dépenses d'indemnisation du chômage, en prenant des mesures pour encourager la reprise d'activité, la formation, voire obliger à travailler. Le 13 mai 1998, des historiens, des sociologues, des économistes, des juristes, mais aussi des concepteurs de politiques publiques, ont échangé sur ce lien entre versement de minima sociaux et contrepartie attendue. Une rencontre à l'initiative de l'association Connaissance de l'emploi, des revenus et des coûts.
Revenu minimum et protection sociale. Quels droits, quelles obligations ? - CERC-Association : 10, rue Jacques-Mawas - 75015 Paris -Tél. 01 45 31 85 70 -50 F (port compris).