« La lutte contre la maltraitance infantile est à son tour maltraitée », affirme l'avocat Pierre Jalet, président de l'Association pour la formation à la protection de l'enfance (AFPE) (1). « Depuis quelques mois, des professionnels de la protection de l'enfance sont confrontés à des processus qui entravent leur action », a dénoncé l'association, le 22 juillet. Au cours des deux années 1997 et 1998, environ 200 travailleurs sociaux ont été licenciés, ou sont soumis à une procédure de licenciement, pour avoir révélé des violences contre des enfants dans les institutions, estiment ses responsables. Par ailleurs, une pédopsychiatre a été condamnée, de manière injustifiée selon l'AFPE, en première instance, par le Conseil national de l'ordre des médecins, à trois fois trois ans d'interdiction d'exercice pour la manière dont elle a rédigé des certificats attestant d'abus sexuels sur des enfants. Enfin, des rumeurs chercheraient à discréditer des professionnels engagés auprès des victimes de violences, « en les accusant, entre autres, d'appartenance sectaire ». Des accusations prises très au sérieux au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Sollicité, celui-ci a donc décidé de ne pas envoyer de représentant au colloque que devait organiser l'AFPE, du 27 au 31 août, colloque finalement annulé.
(1) AFPE : 9, villa d'Este - Tour Mantoue - 75013 Paris - Tél. 01 45 82 73 00.