Après l'APE, seulement 56 % des femmes retravaillent

Quel est le devenir des femmes après la parenthèse de trois ans ouverte, dans leur parcours professionnel, par l'allocation parentale d'éducation (APE)   (1)  ? Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc)   (2) et la CNAF ont interrogé, en début d'année, 830 personnes ayant bénéficié de cette prestation au titre de leur deuxième enfant. Alors que les trois quarts d'entre elles occupaient un emploi avant l'entrée dans le dispositif, elles ne sont plus que la moitié dans ce cas après la sortie. Le nombre de chômeuses n'est pas sensiblement modifié pour autant : il reste un peu supérieur à 20 %. C'est la proportion de femmes se déclarant au foyer qui s'est fortement accrue : elle passe de 4 % à 27 %. 40 % d'entre elles continuent d'ailleurs de toucher l'APE au titre d'un troisième enfant.

Parmi les femmes qui occupaient un emploi avant la prestation, seulement 56 % ont donc retravaillé après. La plupart avaient un emploi stable (93 %) et avaient obtenu, à leur départ, un congé parental leur assurant de reprendre leur activité.75 % se disent satisfaites de leurs conditions de retour dans l'entreprise : 42 % ont retrouvé leur poste.

Par ailleurs, l'APE semble concerner presque exclusivement des femmes ayant un conjoint en situation professionnelle stable. Au moment de l'entrée dans le dispositif, 96 % des bénéficiaires vivaient en couple et seuls 12 %des conjoints avaient un emploi précaire ou étaient au chômage. Enfin, les employées et les ouvrières représentent 84 % des attributaires de l'APE.

Cette prestation semble s'adresser majoritairement à deux populations opposées : des femmes bénéficiant d'une importante sécurité d'emploi ou celles dont la situation professionnelle était déjà fortement précarisée. Une hétérogénéité qui, selon l'enquête, explique la diversité des trajectoires à la sortie du dispositif.