Michel Delebarre, le nouveau président de l'Union nationale des fédérations d'organismes HLM (UNFOHLM) (1), a donné au 60e congrès du mouvement, du 16 au 19 juin à Nantes, une tonalité inédite, résolument offensive. Restant discret sur les difficultés financières que ces organismes invoquent traditionnellement pour justifier la baisse des constructions de logements sociaux neufs (50 000 seulement en 1998, contre 90 000 en 1993), il a, en revanche, dénoncé les « guerres fratricides » des différentes fédérations, leur tendance à « travailler en circuit fermé sans prendre en compte l'environnement et son évolution ». Il les a invitées à s'interroger sur leur fonctionnement. Au nombre des axes de dynamisation annoncés par l'ancien ministre de la Ville, figure l'instauration d'un véritable partenariat avec les habitants. Le mouvement HLM se dit ainsi prêt « à contribuer au développement des moyens des associations de locataires ». Le maire de Dunkerque entend également renforcer l'implication des organismes HLM dans la politique de la ville, précisant qu'ils doivent jouer « leur rôle d'opérateurs urbains dans un objectif de mixité, d'intégration et de cohésion sociale ». Le secteur, qui loge le quart de la population française et plus de la moitié dans certains quartiers, revendique donc d'être associé aux prochains contrats de ville, actuellement en préparation, mais aussi aux contrats locaux de sécurité. Ton offensif, toujours, pour aborder la question de la construction de logements locatifs : « Il n'est pas tenable pour nous de constater à la fois des besoins sociaux et que notre activité est en baisse », a souligné Michel Delebarre. Les mesures financières annoncées par Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement, présent au congrès, devraient aider le mouvement HLM à relancer la construction (2).
(1) UNFOHLM : 14, rue Lord-Byron - 75008 Paris - Tél. 01 40 75 78 00.
(2) Voir ce numéro.