« Les stratégies successorales en cours dans les familles recomposées après divorce sont révélatrices des relations qui s'y construisent », explique Agnès Martial, doctorante au centre d'anthropologie de l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Toulouse, dans l'article que publie, dans son dernier numéro, la revue de la caisse nationale des allocations familiales, Recherches et prévisions (1). Elle s'est en effet penchée sur « le lien beau-parental à l'épreuve de la transmission ». Les biens suivent-ils la voie tracée de la filiation légale et consanguine ? Les chemins de la succession sont-ils, au contraire, eux-mêmes recomposés ? Si le modèle traditionnel « à chacun sa famille, à chacun ses biens » persiste, la norme « à affection égale, droits égaux » s'impose dans beaucoup de familles, observe la chercheuse. L'héritage devient alors un moyen d'unifier la famille. Mais cette tendance se heurte au droit français pour qui le beau-parent est un étranger pour son bel-enfant. Une réflexion qui vient nourrir le débat autour des propositions d'Irène Théry sur la réforme du code civil et du système fiscal de succession en vue d'une reconnaissance des beaux-parents.
A noter en outre, dans cette livraison, une comparaison des questions familiales en Europe signée par l'un des spécialistes de la politique familiale, Claude Martin.
(1) Recherches et prévisions n° 55 - CNAF : 23, rue Daviel - 75634 Paris cedex 13 - Tél. 01 45 65 52 52. Disponible sur demande.