Non-voyant, Michel Boisgontier n'en est pas moins photographe. Victime du même handicap, Diane Johnson, passionnée de fleurs depuis la naissance, s'occupe de création florale. Il y a aussi Hamou Bouakhaz, opérateur en salle de marché, Pierre Paugois, professeur de yoga, Christine Mirabel-Sanvron, psychiatre, Louis C. Thomas, écrivain... Et tant d'autres. Une centaine au total qui témoignent des places susceptibles d'être conquises par les non-voyants dans le monde du travail. Rassemblés par Philippe Chazal, directeur du centre de formation et de rééducation professionnelle de l'Association Valentin-Haüy et administrateur de l'Institut national des jeunes aveugles- lui-même atteint de cécité depuis la naissance -, ces témoignages n'ont pas pour but de démontrer que les aveugles peuvent exercer n'importe quelle profession. Mais plutôt, comme le souligne l'auteur, « d'ouvrir les yeux de nos lecteurs sur une réalité qui souvent leur est proche et pourtant leur échappe : beaucoup d'aveugles travaillent ou voudraient travailler, ils acceptent leur handicap qu'ils s'efforcent de vivre comme une différence, ils font souvent preuve de courage, d'obstination et d'imagination pour surmonter les obstacles et exercer finalement la profession qu'ils ont choisie ». En lisant ces pages, on regrette que la plupart des récits mettent l'accent sur les difficultés rencontrées pour surmonter le handicap et faire aussi bien que les voyants. Sans évoquer en quoi le développement d'autres aptitudes sensorielles (concentration, toucher, audition, mémoire...) qu'entraîne la perte de la vue peut devenir aussi un atout et permettre d'exercer son métier de façon différente. N.M.
Les aveugles au travail - Sous la direction de Philippe Chazal - Ed. Le cherche midi - 150 F. Disponible également, au même prix, en braille, disquettes, cassettes ou CD-Rom audio à l'Association Valentin-Haüy : 5, rue Duroc - 75343 Paris cedex 07 -Tél. 01 44 49 27 27.