Réforme des retraites : des orientations en fin d'année

La première étape sur le chemin de la réforme des retraites s'est conclue, le 29 avril, avec la remise officielle du rapport de Jean-Michel Charpin, commissaire au Plan, sur l'avenir des retraites   (1), au Premier ministre. Lionel Jospin a indiqué qu'il allait lancer une large concertation associant les partenaires sociaux. Celle-ci devrait porter aussi bien sur la méthode que sur les voies possibles de la réforme. Concernant à la fois le régime général et les régimes spéciaux de retraite, cette concertation sera conduite par Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, avec le concours du ministre de l'Economie et des Finances, de celui des Transports ainsi que du ministre de la Fonction publique. L'objectif du gouvernement étant de pouvoir dégager, d'ici à la fin de l'année, les grandes orientations pour réformer les régimes de retraite.

Trois principes devraient guider la démarche du gouvernement, indique-t-on à Matignon. D'abord, la volonté de «  consolider les régimes de retraite par répartition  », de « garantir » leur « pérennité » à partir d'efforts « assurés par tous, de façon équitable [tout] en tenant compte des spécificités [de chaque régime]  ». Ensuite, celle « de reconstruire une société du plein emploi », à partir du moment où « un haut niveau d'emploi [est] de nature à retarder l'apparition des déséquilibres financiers » et peut ouvrir de « nouvelles voies de financement » en articulant différemment les temps de formation, d'activité et de retraite. Enfin, Lionel Jospin entend poursuivre une réforme « progressive » , dans le cadre d'un «   dispositif permanent de pilotage du système des retraites » qui associerait les partenaires sociaux. Ce dispositif, préconisé par le Commissariat général du Plan, permettrait de «   faire régulièrement le point sur l'état de la mise en œuvre des réformes et les évolutions prévisibles » ainsi que de « proposer [...] les ajustements nécessaires en vue d'assurer l'équilibre des régimes de retraite dans les 20 prochaines années ».

C'est un «   enjeu fondamental pour l'avenir de la société française », et le gouvernement est «   déterminé à engager des réformes durables  », en prenant « le temps du dialogue et de la concertation pour préparer les évolutions nécessaires », a insisté le Premier ministre.