Deux lieux d'accueil créés au Maroc

Il y a un mois, s'ouvraient deux lieux d'accueil au Maroc et avec eux la première expérience de ce type menée hors du territoire français avec le soutien du gouvernement marocain. A l'origine, la nécessité ressentie par deux praticiens, Daniel Castiglia, psychologue et thérapeute, et Martine Fourré, psychanalyste et permanente d'un lieu d'accueil à Paris, de trouver des lieux très éloignés pour accueillir des jeunes en grande difficulté (1). « Beaucoup d'adolescents issus de la double culture arabo-musulmane et européenne ne savent plus où ils sont, ni qui ils sont. Ils errent », soulignent ainsi les promoteurs du projet qui insistent sur l'importance, pour de nombreux enfants issus de l'immigration, de pouvoir effectuer des allers-retours entre les cultures. Sachant que la confrontation avec une manière de vivre très différente - par exemple la tolérance traditionnelle des Marocains pour l'a-normalité - peut être également l'occasion pour de jeunes Français « en bout de course » de se frotter à une autre réalité sociale. Et peut les amener à s'interroger sur leur comportement et leur capacité à entrer en relation.

C'est ainsi que deux lieux d'accueil à Taghazout et Agadir reçoivent actuellement, chacun, trois jeunes de 16 à 21 ans, d'origine étrangère ou non, présentant des troubles du comportement et de la personnalité, adressés par certains conseils généraux et directions départementales de la protection judiciaire de la jeunesse. La durée des séjours est de un à trois mois renouvelables. Quant au prix de pension, s'il est au-dessus des prix moyens pratiqués en France  (2), les responsables le justifient par leur formation, la lourdeur des publics accueillis, et l'investissement important consacré à la culture et à l'insertion sociale.