Encourager le mouvement de création d'activités pour atteindre 250 000 emplois à la fin de l'année en cours et soutenir la structuration et la professionnalisation des services créés sont les principaux objectifs qui doivent à présent présider à la mise en œuvre du programme emploi-jeunes. C'est ce qui ressort principalement d'une récente instruction complémentaire de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), accompagnée de fiches thématiques.
Parce que « les résultats constatés au cours des deux premiers mois de l'année font apparaître un léger fléchissement [...], des efforts supplémentaires devront être fournis, en particulier dans les départements où la tendance actuelle de montée en charge du programme s'écarte notoirement du rythme nécessaire », affirme en premier lieu l'administration centrale. Laquelle, à cet effet, appelle notamment à poursuivre la diversification de l'utilisation des crédits d'ingénierie et, conformément aux orientations déjà données en mars dernier (1), à développer des activités dans les quartiers de la politique de la ville.
Il est également demandé une plus forte appropriation du programme par les jeunes eux-mêmes dont la participation active sera recherchée en « renforçant d'une part les lieux d'expression et d'écoute qu'ils fréquentent, d'autre part les moyens d'accompagnement permettant d'organiser le montage du projet ». Les jeunes porteurs d'idées peuvent être détectés, explique la circulaire, à l'occasion des entretiens réalisés par les missions locales et les permanences d'accueil d'information et d'orientation (PAIO), des entretiens de « nouveaux départs », ou encore de ceux menés par les opérateurs du programme TRACE. Sachant que les jeunes qui n'ont pas encore de projet mais qui « ont un fort potentiel d'initiative » sont aussi concernés. Le réseau des partenaires (CIO Education nationale, correspondants Défi-jeunes, boutiques de gestion...) sera sollicité pour faciliter le repérage ou l'appui au montage du projet. Côté objectifs opérationnels, il est nécessaire, insiste la DGEFP, « que dans chaque département, plusieurs projets ainsi construits, impliquant au total une vingtaine de jeunes, puissent voir le jour dans le courant de 1999 ». Une attention particulière sera accordée à ceux susceptibles de donner lieu à des créations d'entreprises qui pourront bénéficier de l'aide aux jeunes créateurs.
En outre, rappelant que le statut associatif des missions locales et des PAIO leur permet d'être employeur dans le cadre du programme emploi-jeunes, la DGEFP annonce le développement, dans ce réseau, des fonctions d'accompagnateurs multimédia, d'agents de contact et de médiation ainsi que de coordinateurs départementaux ces derniers ayant pour mission l'orientation vers le réseau d'accueil des jeunes en grande difficulté et notamment en situation d'illettrisme repérés lors de la journée d'appel de préparation à la défense.
Ensuite, s'agissant des activité d'ores et déjà mises en œuvre, le suivi et le contrôle de l'exécution des conventions passées avec les employeurs devront être assurés, souligne la circulaire.
Il convient aussi, dans le cadre d'une bonne articulation entre les acteurs départementaux, régionaux et nationaux, de se doter d'outils d'appui à la professionnalisation. En particulier, chaque plate-forme régionale, qui rassemble les services déconcentrés des ministères concernés, devra élaborer et mener, avant la fin du premier semestre, un plan d'action opérationnel à 6 mois. Son objet : aider efficacement les employeurs, et notamment les petites associations, à envisager les actions propres à assurer la pérennisation des emplois, la qualité des services et la professionnalisation des jeunes. La validation et la certification des acquis doivent également être favorisées, poursuit la DGEFP. Sur ce thème, un groupe de travail interministériel recense actuellement les différents modes existants et, en fonction des besoins qui pourraient apparaître dans tel ou tel secteur, des validations pourraient être mises en place.
Toujours à ce chapitre, la circulaire invite à rechercher et mobiliser les outils financiers susceptibles d'accompagner la création de nouveaux services et contribuer à la pérennisation des activités. Etant signalé que les opportunités de développement du programme que peuvent offrir les contrats de plan Etat-régions devront être saisies.
Enfin, l'effort entrepris pour valoriser et diffuser les bonnes pratiques tant en matière d'activités à créer que de modalités de professionnalisation, de mobilisation de financements ou de construction de modèles de pérennisation doit être poursuivi. Dans cet esprit, des manifestations pourront être organisées aux niveaux local, départemental ou régional. Elles devront s'inscrire dans la perspective d'un forum national prévu pour l'automne prochain, souligne pour terminer la DGEFP.
(1) Voir ASH n° 2113 du 2-04-99.