Deux jeunes chômeurs sur trois ne sont pas indemnisés, selon l'Unedic

Sur un an, le chômage indemnisé est en très légère augmentation (+ 0,3 %) et le chômage non indemnisé continue sa progression depuis 1993 (+ 1,2 %), selon une étude de l'Unedic portant sur la situation des demandeurs d'emploi au 31 décembre 1998 (1).

S'agissant des personnes indemnisées, 1 847 600 d'entre elles relèvent du régime de l'assurance chômage tandis que le régime de solidarité compte 508 900 bénéficiaires. Dans ce dernier, 21 000 chômeurs perçoivent l'allocation d'insertion (soit une augmentation considérable de 31,9 % sur un an) et 487 800 l'allocation de solidarité spécifique (+ 1,6 %).

Plus de deux jeunes sur trois (68,9 %) ne sont pas indemnisés. En revanche, la moitié des chômeurs âgés de 25 à 49 ans (50,9 %) et la majorité de ceux de 50 ans et plus (79,6 %) le sont. Ces résultats, observe l'Unedic, « reflètent le système d'indemnisation du chômage, qui accorde des droits d'autant plus importants que l'âge ou la durée antérieure du travail sont élevés ». L'étude montre également que les femmes sont plus nombreuses à ne pas être indemnisées que les hommes.

Parmi les motifs de non-indemnisation, figurent le non-retour de la demande d'allocation (11 %) et la fin de droits (13,6 %). Mais le plus important est consécutif à un rejet du dossier (53,9 %). La population des demandeurs au dossier rejeté est essentiellement composée de femmes (58,6 %) et de jeunes (52,5 % de cette sous-population est âgée de moins de 30 ans). Une grande majorité (71,2 %) ne justifie pas de références de travail pour bénéficier d'une couverture chômage  (2), indique l'Unedic.

Ces données confortent l'analyse de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité qui prône une meilleure indemnisation des jeunes travailleurs précaires (3). Une question qui pourrait être discutée par les partenaires sociaux à la fin de cette année, lors de la renégociation de la convention Unedic.