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Mieux cerner le profil des personnes à la rue

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Si les hommes sont toujours largement majoritaires parmi les sans-abri, le nombre de femmes, seules, en couple, ou en famille, connaît une hausse non négligeable. Selon l'étude épidémiologique réalisée par l'Observatoire du SAMU social de Paris (1) - lancé officiellement le 12 avril -, le nombre de couples, dirigés vers des centres d'hébergement d'urgence ou de soins infirmiers, après avoir composé le 115, a doublé par rapport à 1997. Et les accueils d'enfants accompagnés de leurs parents ont augmenté de plus de 62 %.

Alors qu'en 1998, 24 344 personnes différentes ont contacté le SAMU social et formulé 206 996 demandes qui ont donné lieu à 178 445 orientations dans des centres d'hébergement ou de soins, l'étude, grâce à l'importance de l'échantillon, permet de mieux cer-ner les personnes sans abri sur le territoire parisien. Bien que le SAMU social a secouru chaque usager en moyenne 7,3 fois par an, 51 % d'entre eux ne l'ont été qu'une seule fois,  46 % entre 2 et 50 fois et 3 % entre 51 et 339 fois. Ces 3 % correspondant, selon l'étude, « à 699 personnes qui n'arrivent pas à sortir du premier niveau d'urgence  ». L'âge moyen est de 36,2 ans. 81 % des personnes accueillies sont des hommes  15 % des femmes et 4 % des enfants. Sur les 7 990 personnes ayant accepté d'évoquer leur situation familiale, 86 %vivaient seules (célibataires, divorcés, séparés ou veufs). Parmi les 7 169 interrogées sur leur temps d'errance, 68,7 % étaient à la rue depuis moins de un an, 16,7 % depuis plus de deux ans. Enfin sur les 13 896 ayant fait part de leurs ressources, 57 % n'en avaient aucune, 25 % percevaient le RMI et 18 % disposaient d'une autre forme d'aide.

Présidé par Xavier Emmanuelli, ancien secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence, l'Observatoire du SAMU social de Paris, s'est donné pour mission, à travers les populations qu'il rencontre quotidiennement, de mieux connaître les phénomènes d'errance, d'établir une typologie des publics, de repérer leur trajectoire et d'analyser les besoins et les indicateurs sociaux. Objectif : faire des propositions, mais aussi exercer une fonction d'alerte auprès des pouvoirs publics. Amené à travail- ler en partenariat avec l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (2), il fera également partie du réseau d'observatoires locaux existants ou qui vont être créés. En sus de l'étude épidémiologique, cette structure de veille médico-sociale a également mené des recherches sur l'étiologie de la rupture et sur les conduites addictives. Et d'autres travaux sur la tuberculose et la grande exclusion, la prévalence de la schizophrénie chez les personnes sans abri, la dépression ainsi que ses conséquences sur l'accès aux soins, l'alimentation et le risque nutritionnel... sont actuellement en chantier.

Notes

(1)  Observatoire du SAMU social de Paris : 35, avenue Courteline - 75012 Paris.

(2)  Voir ASH n° 2112 du 26-03-99.

LE SOCIAL EN ACTION

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