Si le suicide des hommes est, en France, trois fois plus fréquent que celui des femmes, il est également davantage corrélé au statut social et à la situation par rapport à l'emploi. C'est ce qui ressort de l'étude de Nicolas Bourgoin, publiée par la revue de l'Institut national d'études démographiques (INED) Population (1). Ainsi, chez les hommes de 25 à 49 ans, ce sont les employés administratifs d'entreprises qui attentent le plus à leur vie : 86,6 pour 100 000 contre 10, 3, à l'autre extrême, parmi les professions intellectuelles. Non significative pour les femmes, la relation chômage-suicide est en revanche nette pour les hommes. En effet, l'incidence du suicide est deux fois plus élevée chez ceux qui sont sans activité entre 25 et 49 ans (179,3 pour 100 000) que chez les actifs occupés. Néanmoins, de manière générale, « une fraction minoritaire des suicides semble pouvoir être expliquée par le chômage », précise l'étude, « puisque ceux des plus de 50 ans représentent plus de la moitié des suicides masculins ».
(1) Population n° 1 - 1999 - INED : 133, boulevard Davout - 75980 Paris cedex 20 - Tél. 01 56 06 20 00 - 135 F.