Suite à la validation, par le conseil municipal de Béziers, d'une motion permettant de ne plus attribuer les aides d'urgence facultatives qu'aux familles ayant « une attitude citoyenne » (1), le mouvement Education et Société (2) s'étonne, dans une lettre ouverte adressée au maire, de cette obstination à vouloir sanctionner des personnes en grande difficulté : « Percevez-vous le discours d'exclusion et de ségrégation qui est sous-jacent à votre définition de la citoyenneté concernant des personnes dans l'incapacité de se faire entendre d'une société bien pensante, aveugle aux inégalités, et sûre de ses représentations en matière d'attitudes convenables ou non ? », interrogent les auteurs de la lettre. « Notre étonnement confine à l'indignation lorsque vous justifiez votre attitude par un souci de protection des travailleurs sociaux et des agents des services publics », poursuivent-ils en rappelant que de nombreuses organisations représentatives des professionnels de l'action sociale ont unanimement condamné cette initiative. Pointant « le risque d'instrumentalisation du travail social que représente l'attente de délation d'incivilité », le mouvement estime que la proposition, loin de protéger les travailleurs sociaux, contribue au contraire à dénaturer « le rapport éducatif et social qui les lie aux usagers ».
(1) Voir ASH n° 2111 du 19-03-99.
(2) Siège social : 116, rue de la Classerie - 44400 Rezé - Tél. 02 40 75 44 55.