Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité a dressé, le 30 mars, devant la commission nationale de la convention collective, le bilan de la négociation collective de branche sur les bas et moyens salaires au 31 décembre 1998 (1).
Sur un échantillon de 129 branches de plus de 10 000 salariés (hors métallurgie et BTP), 76 branches, soit 59 % (contre 62 % l'année précédente), présentent un barème de salaires minima dont au moins un coefficient est inférieur au SMIC en vigueur. Pour le ministère, en dépit d'une « très légère amélioration », la situation reste donc « médiocre ». Trois facteurs expliquant cette évolution sont avancés : l'impact de la réduction du temps de travail actuellement au centre de la négociation de branche (le niveau des salaires est souvent traité sous l'angle de la compensation et de la modération salariales), le ralentissement de l'activité conventionnelle sur les salaires dans le secteur général (64 accords signés en 1998 contre 78 en 1997) et, enfin, un dialogue social qui reste difficile dans un petit nombre de branches.
Autres constats : les grilles des salaires minima conventionnels dans 214 branches montrent que seul le salaire garanti moyen des employés non qualifiés (6 821 F) reste supérieur au SMIC et que les salaires minima hiérarchiques médians des ouvriers et employés non qualifiés (6 430 F et 6 776 F) lui sont tous inférieurs. Quant à l'éventail des salaires, son resserrement se confirme.
Comme l'année dernière, la négociation sur les classifications donne une note plus optimiste à ce bilan. En effet, souligne le ministère, « le rythme de conclusion des accords de classification ne faiblit pas », avec six accords, dont l'un dans le secteur de l'animation socio-culturelle.
(1) « Bilan au 31 décembre 1998 des négociations de branche sur les bas et moyens salaires, les classifications et les perspectives de déroulement de carrière » - Ministère de l'Emploi et de la Solidarité - Non publié.