En présentant les rencontres nationales des acteurs de la prévention de la délinquance de Montpellier des 17 et 18 mars comme le pendant du colloque de Villepinte d'octobre 1997 sur la sécurité, le gouvernement a souhaité afficher son souci d'équilibre entre prévention et répression.
C'est dans cette lignée que la politique de la ville doit investir « complètement le champ de la prévention, de la répression et de l'insertion », a indiqué le ministre délégué à la ville, Claude Bartolone, faisant de ce triptyque son nouveau slogan. Celui-ci a fait connaître, le 18 mars, son intention de lancer « un programme national de formation d'animateurs, chargés de soutenir les acteurs locaux confrontés aux violences urbaines ». Par ailleurs, il a annoncé la rénovation des conseils communaux et départementaux de prévention de la délinquance (CCPD) trop souvent devenus « des grand-messes ». Pour mieux intégrer les problématiques de sécurité, ils seront rebaptisés conseils locaux de prévention et de sécurité (CLPS) et « pourront couvrir un quartier, une commune ou une agglomération, selon les nécessités déterminées localement », a précisé le ministre délégué. Ils devront impliquer davantage les conseils généraux et associer les habitants « à tous les stades » : diagnostic, installation et évaluation. Surtout ils chapeauteront les contrats locaux de sécurité qui seront élaborés en leur sein, et pourront ainsi « mieux définir, suivre et évaluer » leur mise en œuvre, a déclaré Lionel Jospin, en clôture de ces journées.
Il a ainsi entériné le vœu exprimé par le Conseil national des villes (CNV) (1), fin janvier, dans un avis rendu à Claude Bartolone, de réformer la structure CCPD. Le Conseil national des villes proposait en effet la transformation de ces instances en conseils locaux de prévention et de sûreté avec des missions clarifiées. Ces nouveaux CLPS, coprésidés par la ville, la préfecture et la justice, devant constituer, dans leur forme élargie, une instance de débat et s'ouvrir « à des institutions ou groupes, pour le moment souvent absents » : conseil général, DDASS, écoles, bailleurs sociaux et privés, transporteurs, commerces et entreprises. Le CNV préconisait de décliner ces conseils en comités restreints, plus opérationnels. Il plaidait enfin pour « une contractualisation unique » au niveau local, souhaitant que les contrats d'action de prévention, les plans locaux de sécurité et les contrats locaux de sécurité fusionnent en « contrats de prévention et de sûreté ».
(1) Conseil national des villes : 55, rue Saint-Dominique - 75007 Paris - Tél. 01 40 56 61 35.