Plus de 180 responsables associatifs issus de l'immigration ont participé, le 20 mars à Paris, au premier rassemblement du Mouvement syndical pour l'égalité et la participation (1). Regrettant entre autres que les dispositions annoncées lors des assises nationales de la vie associative n'aient « aucune influence » sur la situation des banlieues (2), ceux-ci ont notamment déploré le « décalage de plus en plus important entre les principes républicains » et la réalité de l'intégration. Evoquant « l'instrumentalisation politique » des associations, l'augmentation des discriminations sociales et ethniques ou encore leur exclusion de la vie politique.
C'est ainsi que leur syndicat - dont les statuts sont en cours d'élaboration - s'est fixé comme objectif de « créer au plus près du terrain les conditions d'une égalité des chances et d`une participation réelle dans l'ensemble des espaces publics ». Se voulant laïc et apolitique, celui-ci revendique une représentation dans toutes les instances décisionnaires des politiques d'intégration et de citoyenneté. L'une de ses priorités est en particulier de négocier l'embauche de 2 000 emplois-jeunes dans les associations œuvrant pour l'intégration et de parvenir à pérenniser ces dernières par des contrats de trois ans avec l'Etat. Mais l'organisation entend également lutter contre le racisme à l'embauche, faciliter l'accès des jeunes Français issus de l'immigration aux concours administratifs et leur implication dans les partis politiques. Enfin, elle réclame la constitution d'une commission parlementaire susceptible de faire le bilan des politiques d'intégration depuis la Marche des beurs. Une autre manifestation est d'ores et déjà prévue en juin.
(1) Secrétariat général : 70, rue de Paris - 59800 Lille - Tél. 03 20 30 00 30.
(2) Voir ASH n° 2108 du 26-02-99.