« Il y en a assez de ces réactions épidermiques des politiques qui veulent une réponse dans l'urgence à des questions qui touchent leurs électeurs », s'insurge l'association Citoyens, acteurs, professionnels du social (CAP Social) (1), réagissant à la proposition de loi relative à l'enfance en danger et aux mineurs délinquants déposée par des députés de l'opposition (2).
Ce texte suggère en particulier d'interdire la circulation des mineurs de moins de 13 ans non accompagnés entre 22 heures et 6 heures du matin et la suspension du versement des prestations familiales aux familles de délinquants. Or « ce n'est pas en infantilisant et pénalisant les adultes qu'on les aidera à vivre une position de responsabilité vis-à-vis de leurs enfants », estime CAP Social. Et « les questions liées à la jeunesse néces sitent d'agir en amont sur les processus qui génèrent l'exclusion et d'établir une réelle politique globale ».
A la demande générale de fermeté, l'association oppose « une fermeté dans les mesures éducatives , c'est-à-dire les moyens de pouvoir les appliquer » .Aussi plaide-t-elle notamment pour le renforcement des réseaux d'établis- sements et de familles susceptibles d'accueillir les enfants et les jeunes 24 heures sur 24, et des relais éducatifs auprès des tout jeunes enfants. Les professionnels préconisent également de créer, dans les quartiers en difficulté, des services de proximité regroupant, dans un même lieu, des professionnels de la sécurité sociale, de la caisse d'allocations familiales, du conseil général, des éducateurs et des psychologues.
(1) CAP Social : 16, rue de la Chênaie - 33530 Bassens - Tél. 05 56 74 88 37.
(2) Voir ASH n° 2110 du 12-03-99.