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Repenser le dispositif de soins en matière d'alcoolisme

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Chargés en 1996, par le ministère de la Santé, d'une mission sur l'évaluation du dispositif de soins pour les personnes en difficulté avec l'alcool, les professeurs Michel Reynaud et Philippe-Jean Parquet dressent un diagnostic sévère. Le rapport (1) qui vient d'être rendu public dénonce, en effet, le manque d'efficacité du système actuel et déplore le peu d'intérêt des décideurs pour ce sujet.

Créé pour répondre aux besoins et attentes des personnes alcoolodépendantes dans un monde de plein emploi, le dispositif en vigueur repose sur deux principes : la désintoxication (cure de sevrage) et la consolidation de l'abstinence (postcure). « Toute la période précédant l'installation de la dépendance qui s'étale sur une quinzaine d'années durant lesquelles surviennent et s'aggravent la plupart des complications familiales, sociales et psychologiques et évidemment les accidents, traumatismes et violences, n'est pas prise en compte », constatent les auteurs. Alors que le coût sanitaire des problèmes liés à l'alcool se situe entre 20 et 40 millions de francs, les rapporteurs estiment que ce montant « absolument considérable pour la nation » n'est pas optimisé dans la mesure où « il sert essentiellement à traiter les complications et est peu efficace pour le traitement des conduites d'alcoolisation pathologique, du fait du désintérêt et de l'absence de formation des praticiens ».

Pour sortir de cette situation les deux professeurs insistent sur la nécessité de repenser le dispositif en fonction des nouvelles conditions sociales et économiques et « en référence au concept de comportement ou conduite d'alcoolisation, ce qui inclut une prise en charge de la totalité de la personne et de son environnement  ». Ils suggèrent, notamment, de mieux informer le public sur les usages à risques, de former les médecins, les personnels paramédicaux et les travailleurs sociaux au repérage et à la prise en charge des buveurs abusifs... Et ils considèrent également que la complexité des problèmes rencontrés impliquant de nombreux ministères (Santé, Finances, Justice, Agriculture, Industrie, Intérieur, Education nationale...) justifierait la mise en place, comme pour les toxicomanies, d'une mission interministérielle.

Notes

(1)  Les personnes en difficulté avec l'alcool - Editions du Comité français d'éducation pour la santé : 2, rue Auguste-Comte - 92170 Vanves - Tél. 01 41 33 33 06 - 95 F.

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