Le rapport sur « le fonctionnement du dispositif de protection des majeurs » des inspections générales des finances, des services judiciaires et des affaires sociales continue de susciter des réactions (1). Chef de service des tutelles à l'Union départementale des associations familiales de la Haute-Vienne (2), Michel Delpi entend aujourd'hui apporter son point de vue personnel sur le compte pivot dont les dérives ont été dénoncées par la mission interministérielle.
Si « certains dérapages » existent, il ne faudrait pas, « dans un mouvement irréfléchi », balayer l'ensemble du système qui présente « de grands avantages », défend ce praticien. En effet, explique-t-il, ce dispositif assure une transparence en permettant de rendre compte à tout moment au propriétaire des fonds et au juge des tutelles des actes de gestion de l'association. En outre, adossé à un système informatique adapté, il constitue un outil privilégié pour la « mise en œuvre des principes de sécurité qui sont au cœur de notre mission », assure Michel Delpi. Enfin, gage de souplesse, par une mise à disposition rapide de fonds aux personnes protégées, il permet d' améliorer le service rendu en maintenant des coûts réduits. Quant à la rémunération du compte pivot, elle reste modique et elle est utilisée dans l'intérêt direct des personnes protégées, affirme encore ce professionnel.
Aussi, supprimer ce système « aurait des conséquences importantes sur l'efficacité générale de nos interventions sur l'argent », prévient-il, estimant nécessaire de ne pas focaliser le débat sur les tutelles sur ce dispositif technique. En effet, la question essentielle demeure celle du suivi social des per- sonnes protégées et suppose « une volonté politique d'avancer ».
(1) Voir ASH n° 2107 du 19-02-99.
(2) UDAF de la Haute-Vienne : 18, rue Georges-et-Valentin-Lemoine - 87065 Limoges cedex - Tél. 05 55 10 53 10.