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Qui sont les personnes handicapées âgées en Aquitaine ?

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Où sont accueillies les personnes handicapées âgées en Aquitaine (1)  ? A combien peut-on estimer cette population ? Comment va-t-elle évoluer numériquement ? Autant de questions que s'est posées le CREAHI d'Aquitaine, souhaitant, à l'approche du colloque qu'il organise sur le sujet (2), disposer de données de cadrage. Il vient donc de réaliser une étude sur « la population des personnes handicapées âgées en Aquitaine »   (3). Une contribution locale de qualité à la réflexion engagée sur le problème du vieillissement des personnes handicapées (4), préoccupation majeure pour nombre d'établissements spécialisés.

Croissance à venir dans les établissements médico-sociaux

Une première enquête quantitative a permis de constater que, logiquement, la présence de personnes handicapées de plus de 60 ans dans les structures de travail protégé est marginale (huit en CAT, une seule en atelier protégé dans la région). En revanche, 183 personnes de cette tranche d'âge résidaient dans des établissements d'hébergement au 1er janvier 1999. Et si « globa- lement,  cette population est stable depuis 1996 », les projections établies (environ 300 personnes en 2004, 1 000 en 2014 et entre 1 460 et 1 700 personnes en 2019) soulignent cependant «  l 'urgence à imaginer des réponses   ». Dans ces structures d'hébergement médico-sociales (foyers d'hébergement,  foyers occupationnels, foyers à double tarification, MAS), les plus de 60 ans représentent 4 % des adultes, mais dans les foyers occupationnels ce taux dépasse 9 %. Enfin, la prépondérance féminine après 60 ans est nette (77 % contre 58 % dans la population générale).

A la recherche de solutions cohérentes

Comment les directeurs d'établissement font-ils actuellement face à cette réalité ? La plupart souffrent de l'absence de position claire de la part de la Cotorep concernant l'orientation des plus de 60 ans, ce qui les laisse dans l'incertitude quant à l'avenir. Or, les problèmes rencontrés sont importants dans le cas d'un maintien dans l'institution comme dans celui d'une orientation vers une autre. Quand les résidents restent, les problèmes sont notamment liés aux besoins croissants de soins qui requièrent de nouvelles compétences, au financement de la prise en charge et à la cohabitation entre générations. Quand ils partent, c'est la rupture qu'il faut gérer et qui parfois accélère la dégradation des personnes, d'autant que rares sont les maisons de retraite adaptées à leur prise en charge. Les directeurs d'Aquitaine insistent donc sur la nécessité de mieux préparer ces départs. Surtout, ils suggèrent trois axes de réflexion  : le partenariat au niveau local, la diversification des modes d'accueil et enfin la réforme du cadre réglementaire afin de supprimer certaines limites d'âge qui obligent à déplacer les personnes.

Mais, en termes d'effectifs absolus, les personnes handicapées âgées sont beaucoup plus nombreuses en maisons de retraite traditionnelles que dans les établissements médico-sociaux, rappelle l'étude. En Aquitaine, elles représenteraient ainsi entre 5 % et 7 % des résidents de ces maisons, soit environ 1 300 personnes. Or les auteurs constatent que « l es problèmes [que pose] le rapprochement » entre deux populations différentes sont mal connus, ainsi que « les moyens ou formes d'organisation mis en œuvre pour [les] réduire ». Quant aux personnes en familles d'accueil agréées, elles sont 91 (5), mais la structure par âge permet de prévoir une augmentation substantielle (196 en 2019). Plus difficile a été l'estimation du nombre de personnes vivant à leur propre domicile ou à celui de leurs parents âgés. Au total, elles seraient entre 1 370 et 4 310 sans autre précision sur leur structure d'âge.

Enfin, si l'on additionne les différents effectifs obtenus à partir des projections pour les institutions médico-sociales, les familles d'accueil et les plus de 40 ans en CAT et vivant à domicile, «  ce qui se dégage de manière très nette, c'est la rapidité avec laquelle [les services et les établissements] vont se trouver confrontés à l'augmentation massive » de cette population. En Aquitaine, les personnes handicapées de plus de 60 ans seront environ 400 en 2004,800 en 2009, environ 1 500 en 2014, et 2 500 en 2019. Les départements, constate l'étude, semblent développer des options différentes :accent sur le secteur médico-social, augmentation de l'offre de familles d'accueil ou implication des maisons de retraite. Mais «  privilégier la diversité » p araît être la meilleure voie, concluent les auteurs.

Notes

(1)  Soit cinq départements : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.

(2)  Prévu les 11 et 12 mars prochain sur le thème « Faire face aux besoins de la personne handicapée âgée ».

(3)  Les premiers résultats seront publiés dans le supplément au n° 32 de la revue LSV à paraître en avril 1999, par le CREAHI d'Aquitaine : Tour Mozart - 2, rue Jean-Artus - BP 106 - 33030 Bordeaux cedex - Tél. 05 56 29 04 60 - 50 F (frais de port compris).

(4)  Voir l'avis rendu par le Conseil économique et social sur les personnes vieillissantes handicapées mentales, ASH n° 2095 du 27-11-98.

(5)  Un chiffre partiel et sûrement sous-estimé précisent les auteurs, confrontés à l'absence de données dans certains services.

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