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Les entrants en prison cumulent les facteurs de risque

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Une enquête menée au printemps 1997 par les services statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, et publiée le 12 février, permet d'approcher pour la première fois, à l'échelle nationale, les besoins de santé des personnes entrant en prison   (1). Ainsi, au moment de leur incarcération, les personnes ont fréquemment connu des problèmes sociaux, rappelle le document : une sur cinq n'a pas de domicile stable et 17,5 % des entrants disent ne pas avoir de protection sociale. Une proportion très nettement supérieure à celle de la population générale (0,3 %). Et si un sur trois déclare une consommation excessive d'alcool, un sur cinq un traitement par médicament psychotrope en cours et près du tiers un usage prolongé et régulier de drogues au cours de l'année précédant l'incarcération (2), 28 %cumulent ces conduites à risque.

Les trois quarts des arrivants sont pourtant jugés « en bon état général » par les médecins lors de l'examen clinique d'entrée. Mais certaines maladies, qui nécessitent la poursuite de traitement en prison, sont particulièrement fréquentes.1,7 % des personnes annoncent en effet être séropositives, soit un taux de prévalence trois à quatre fois supérieur à celui constaté dans la population générale pour les mêmes caractéristiques de sexe et d'âge. Sachant que, parmi elles, un peu moins de quatre sur dix suivent un traitement par antirétroviraux. De même, une prise en charge psychiatrique s'avère nécessaire pour environ 10 % des personnes arrivant en détention. En effet 8,8 % ont été régulièrement suivies ou hospitalisées dans l'année précédente et 4 % suivent un traitement antidépresseur (9 % chez les femmes). Ces pro- blèmes de santé mentale sont encore plus fréquents chez les mineurs incarcérés (3), s'inquiètent les chercheurs, puisque 9,1 % d'entre eux ont eu un suivi ou une hospitalisation psychiatrique au cours des 12 mois précédant leur incarcération. Préoccupant également : ils sont plus de 6 % à connaître des problèmes d'asthme contre 3,7 % pour l'ensemble des entrants.

Notes

(1)   « La santé à l'entrée en prison : un cumul des facteurs de risque »  - Etudes et résultats n° 4 - Janvier 1999 - DREES.

(2)  Une fréquence liée à la répression du trafic et de l'usage des stupéfiants : au 1er janvier 1997, un cinquième des condamnations relevaient de ce type d'infractions.

(3)  4,8 % des condamnations ont concerné des mineurs en 1997.

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