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...Max Longeron, sur les centres de placement immédiat

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Interrogé sur les centres de placement immédiat strictement contrôlés, annoncés lors du Conseil de sécurité intérieure, le 29 janvier (1), Max Longeron, directeur régional de la protection judiciaire de la jeunesse en Ile-de-France (2), défend leur vocation éducative. Et précise leurs modalités.

D'où vient l'idée de créer ces centres ? - Si le concept est nouveau, nous ne partons pas de rien. En matière d'accueil immédiat avant jugement et sur décision du juge des enfants, nous disposions, jusqu'à présent, de foyers d'accueil d'urgence avec orientation et de la possibilité de réserver une ou deux places dans les foyers d'accueil à moyen terme. Ce qui était largement insuffisant et peu adapté. D'où l'idée de clarifier la situation de ces structures en leur donnant réellement le label « centre d'accueil immédiat » avec des moyens renforcés. Ces centres vont fonctionner avec un psychologue à plein temps. En outre, des éducateurs assureront une présence 24 heures sur 24, tous les jours de l'année, ce qui n'est le cas aujourd'hui que pour un des foyers d'accueil d'urgence d'Ile-de-France, celui de Maisons-Alfort. Certains professionnels redoutent une forme de détention provisoire déguisée... - La détention provisoire relève de l'administration pénitentiaire. Non de la protection judiciaire de la jeunesse. Si dans un lieu d'enfermement, la vie du jeune est réglée par les murs, les serrures et l'impossibilité matérielle de sortir, dans un centre éducatif strictement contrôlé, elle repose essentiellement sur la confrontation avec les adultes. Ce sont deux notions d'intervention profondément différentes. L'objectif pour le jeune ne sera en aucun cas qu'il purge une peine, mais sera de l'aider à trouver une place dans la société. Actuellement en cours d'élaboration dans les bureaux de l'administration centrale, le projet du cahier des charges devrait être discuté lors d'un comité technique paritaire national, prévu d'ici à la fin février. Il devrait être l'occasion d'une réflexion autour de l'accueil dans l'urgence d'un jeune en crise, donc la plupart du temps non demandeur de placement, et sur la façon de préparer au mieux son avenir. La durée minimale d'accueil pourra être d'une nuit, soit une forme de dépannage dans l'attente d'un placement en province ou dans une famille d'accueil... Elle devrait plutôt tourner autour de trois mois lorsqu'on aura besoin de temps pour appréhender la personnalité du mineur et envisager avec lui son avenir. Quel est le calendrier ? - Il est prévu cette année de retenir 15 lieux qui pourront répondre à cette commande nouvelle. Néanmoins, si l'on veut que ces centres de placement immédiat soient efficaces, il faut absolument qu'ils s'inscrivent dans un dispositif beaucoup plus vaste et varié d'hébergements de toutes sortes. Car il importe, dès l'entrée, de préparer la sortie afin de ne pas engorger les structures. C'est ce à quoi nous réfléchissons à travers la mise en place de dispositifs départementaux et interdépartementaux coordonnés d'hébergement. Il s'agit d'articuler les moyens du secteur public, ceux du secteur associatif habilité et ceux des conseils généraux pour que tout ce qui se fait en termes d'hébergement (internats, foyers de l'enfance, foyers d'action éducative, familles d'accueil, services en chambre, en appartement...) puisse être mobilisé. Propos recueillis par N.M.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2105 du 5-02-99.

(2)  Direction régionale de la PJJ Ile-de-France : 18, rue Saint-Louis-en-l'Ile - 75004 Paris - Tél. 01 44 41 72 72.

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