S'appuyant sur une recommandation du Conseil des ministres européens du 24 juin 1992, la Commission européenne a publié, le 5 février, un rapport comparant les régimes nationaux de revenu minimum en Europe.
Minimex en Belgique, Soziahilfe en Autriche et en Allemagne, Renta minima en Espagne, Income Support au Royaume-Uni, 13 Etats membres ont, en effet, établi de tels dispositifs (seules l'Italie et la Grèce font exception). Ils concernent près de dix millions d'allocataires (un peu plus si on comprend la population totale touchée), dont la moitié au Royaume-Uni. Les systèmes sont complexes et varient selon les pays mais quelques tendances communes se manifestent.
Tout d'abord l'accroissement du nombre de bénéficiaires du revenu minimum est net. Aux alentours de 10 % dans les pays à forte tradition sociale (Danemark, Suède), il est plus particulièrement notable dans les pays à taux de chômage important (+ 62 % en Belgique, + 87 % en Finlande, + 98 % en France). La durée dans le dispositif est plus difficile à évaluer : 10 % des allocataires le sont depuis plusieurs années en Finlande et en France, près du tiers depuis plus de trois ans en Irlande.
Ensuite, le taux de sortie des allocataires est faible (de 6 % à 33 %). La réintégration sur le marché du travail est en effet partout problématique. Neuf Etats encouragent ainsi le volontariat social, mais cette mesure reste limitée. En revanche, l'option la plus utilisée dans le retour à l'emploi consiste à fournir des emplois aidés dans le secteur non marchand.
En conclusion, la Commission européenne entend « ouvrir le débat aux partenaires sociaux, aux ONG et aux autres organisations de la société civile ». Les informations reçues permettront de préparer la mise en œuvre d'instruments communautaires de lutte contre l'exclusion sociale, comme l'y autorise désormais le traité d'Amsterdam.