Cinq années après leur entrée dans la vie active, les jeunes de la « génération 1992 » occupent des emplois proches de ceux de l'ensemble de la population, avec toutefois une stabilité moindre. Si 46,4 % d'entre eux ont décroché un contrat à durée indéterminée (CDI) 10,6 % sont en contrat à durée déterminée (CDD) 7,1 % en intérim 5,3 % bénéficient de mesures d'aide à l'emploi 18,7 % pointent à l'ANPE... Au total, un homme sur cinq et une femme sur quatre occupent un emploi précaire. Contre un ou une sur dix pour l'ensemble des actifs.
Si les résultats de l'enquête permettent de dégager des grandes tendances, les itinéraires varient énormément d'une personne à l'autre. Ainsi toutes périodes confondues, certains jeunes ont connu jusqu'à 19 situations différentes (emploi, chômage, inactivité, formation...) et d'autres ont exercé jusqu'à 15 emplois, éventuellement consécutifs. De façon plus globale, si la moitié des jeunes a vécu moins de quatre situations professionnelles et exercé deux emplois, 10 % d'entre eux ont, en revanche, connu plus de neuf situations diverses et expérimenté plus de quatre emplois. Le tout sans que l'on puisse observer de différences nettes selon le niveau de formation ou le sexe.
Reste que si la complexité des parcours semble davantage résulter de la situation économique que de la formation suivie, l'étude révèle toutefois une opposition nette entre les jeunes des niveaux les plus bas (inférieurs au CAP ou au BEP) et les autres. Mieux formés que ceux des générations précédentes, ceux arrivés sur le marché du travail en 1992 comptent parmi eux un tiers de diplômés de l'enseignement supérieur. Conséquence directe : bien que moins nombreux qu'auparavant, les jeunes sans qualification subissent de plein fouet la concurrence des diplômés. Si près de la moitié des titulaires d'un titre de l'enseignement supérieur long n'a jamais été au chômage en cinq ans, et ceux qui possèdent un bac + 2 l'ont été durant des périodes de courte durée, les jeunes sortis aux niveaux les plus bas sont eux fréquemment victimes du chômage de longue durée. Et près de 15 % de ces derniers n'ont jamais eu d'emploi en cinq ans. De même, alors que la plupart des jeunes diplômés sont embauchés sur des emplois durables et qualifiés, les autres occupent souvent des emplois précaires et à temps partiel.
D'autre part, l'influence de la formation suivie est d'autant plus marquée que le niveau obtenu est faible. « A l'issue des CAP-BEP industriels, les jeunes diplômés sont relativement épargnés par le chômage et la précarité. Leur salaire est plus élevé que celui des titulaires de CAP-BEP tertiaires », indiquent les auteurs de l'étude tout en précisant que la situation est similaire pour les bacheliers industriels vis-à-vis de ceux des séries tertiaires.
Côté salaire, le revenu médian des femmes de la « génération 1992 » s'élève à 6 100 F. Il varie de 5 000 F pour les employées de commerce et de service à 13 000 F pour les ingénieurs et cadres techniques. Le salaire médian des hommes est lui de 7 300 F. Un écart qui s'explique par le fait que 30 % des femmes travaillent à temps partiel, non choisi d'ailleurs pour les trois quarts d'entre elles.
N.M.
(1) « Génération 1992 » : profil, parcours et emploi en 1997 - CEREQ Bref n° 149 - Janvier 1999 - 10, place de la Joliette - BP 176 - 13474 Marseille cedex 02 - Tél. 04 91 13 28 28.