Martine Aubry a annoncé, le 20 janvier à l'Assemblée nationale, des mesures en faveur des harkis et de leurs familles, « afin de leur permettre d'accéder à une pleine citoyenneté économique et sociale ». Des mesures dans la lignée de l'effort engagé depuis l'automne 1997 (1), auxquelles seront consacrés plus de 2 milliards de francs.
Alors même que les cellules pour l'emploi assurant le suivi personnalisé des demandeurs d'emploi harkis « ne fonctionnaient pas encore à plein régime », 1 820 membres de cette communauté ont retrouvé un emploi dont 540 dans le cadre d'un emploi-jeune et 40 % dans celui d'un contrat à durée indéterminée. Des résultats jugés « encourageants » par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, l'objectif étant désormais la création de 3 000 emplois par an. Dans cette optique, les mesures spécifiques, qui devaient prendre fin le 31 décembre 1998, sont reconduites pour deux ans et « perfectionnées ». Ainsi, le versement de la subvention de 70 000 F maximum aux employeurs embauchant, dans le cadre d'une convention-emploi, un enfant de harki sera désormais subordonné à la mise en place d'un plan de formation. En outre, une bourse d'insertion plafonnée à 30 000 F est créée pour favoriser la mobilité géographique et professionnelle des demandeurs d'emploi harkis. Elle permettra de prendre en charge les frais de déplacement et d'installation des chômeurs qui ont trouvé un emploi dans une autre région. Enfin, les cellules pour l'emploi, qui existent actuellement dans une dizaine de départements, seront étendues à d'autres en 1999 et maintenues à l'expiration des mesures spécifiques.
Par ailleurs, les harkis d'au moins 60 ans ayant des ressources égales ou inférieures au minimum vieillesse (3 540,41 F par mois pour une personne seule) auront droit à une rente viagère de 9 000 F par an une allocation différentielle pourra être versée à ceux dont le revenu dépasse, dans la limite du montant de la rente viagère, le minimum vieillesse.
Enfin, les aides à l'accession à la propriété, à l'amélioration de l'habitat et au désendettement immobilier seront prolongées jusqu'au 31 décembre 2000.
(1) Voir ASH n° 2043 du 31-10-97.