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Etat dentaire dégradé : un signe extérieur de pauvreté

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Seule une personne sur cinq en situation précaire (jeune en voie d'insertion, allocataire du RMI, chômeur de plus de six mois) est jugée comme ayant un bon état de santé bucco-dentaire, révèle une étude publiée par le Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (Credes)   (1). Laquelle s'inscrit dans le prolongement d'autres travaux de cet organisme sur le phénomène de renoncement aux soins des plus pauvres (2). Ainsi, alors que le gouvernement doit présenter prochainement le projet de loi sur la couverture maladie universelle (3), ce document, réalisé à partir d'une enquête auprès d'environ 7 000 personnes venues consulter dans des centres d'examens de santé (4), confirme les difficultés d'accès aux soins dentaires des plus démunis, faute d'un remboursement suffisant. Si la moitié des personnes consultées a besoin de soins, celles en situation précaire ont plus que les autres besoin de soins urgents  : 15 % des chômeurs, 24 % des jeunes en insertion et 25 % des bénéficiaires du RMI, contre 7,5 % de la population générale. Elles sont, en outre, atteintes de maux plus nombreux et plus graves et présentent «  plus de dents cariées, plus de dents absentes, moins de dents soignées et moins de troubles orthondontiques traités », les allocataires du RMI, dont l'état est jugé « alarmant », étant les plus touchés. Or, rappelle l'étude, les conséquences de cette dégradation dentaire sur l'état général de santé sont nombreuses : difficultés de la mastication et donc de la digestion, troubles de phonation, atteintes articulatoires. Au vu de ces résultats « indicatifs » (l'échantillon n'est pas représentatif et exclut, de fait, les personnes non assurées sociales), le Credes rappelle la nécessité «  de faire entrer le remboursement des soins bucco-dentaires dans le droit commun des soins médicaux  » et s'interroge sur l'efficacité des bilans de santé qui laissent « repartir, sans les soigner, des personnes cumulant de forts risques sanitaires et sociaux et dont on peut penser que la plupart ne feront pas appel au système de soins habituel ».

Notes

(1)  Précarité et état de santé bucco-dentaire - Didier Hassoun - Credes, biblio n° 1249 : 1, rue Paul-Cézanne - 75008 Paris - Tél. 01 53 93 43 02 - 80 F.

(2)  Voir ASH n° 2054 du 16-01-98.

(3)  Voir ASH n° 2103 du 22-01-99.

(4)  Ces centres proposent des examens périodiques de santé gratuits à tous les assurés sociaux et leurs ayants droit, en priorité aux personnes se trouvant en situation économique difficile.

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