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Conseil de sécurité intérieure : les professionnels vigilants

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Le 27 janvier, à l'heure où les ASH étaient sous presse, le Conseil de sécurité intérieure (CSI), réuni à Matignon sous la présidence de Lionel Jospin, devait annoncer une série de mesures en matière de lutte contre la délinquance des mineurs. Après plusieurs semaines de débats fortement médiatisés, opposant les ministères de l'Intérieur et de la Justice, ces orientations devaient finalement s'inscrire dans la continuité de celles décidées lors du CSI du 8 juin 1998   (1). En outre, on s'orientait, semble-t-il, vers une systématisation de l'éloignement des mineurs les plus durs, avec une augmentation des places en dispositif éducatif renforcé et un déblocage de moyens supplémentaires.

Des mesures attendues avec une « extrême vigilance » par les associations et les organisations professionnelles. Faisant connaître, après d'autres (2), leur indignation face à « la dérive sécuritaire », celles du secteur justice réunies en intersyndicale (3), réaffirmaient ainsi, le 25 janvier, leur attachement à l'ordonnance de 1945. Privilégiant l`éducatif sur le répressif, cette dernière « n'assure pas [pour autant] l'impunité des mineurs », soulignaient-elles à nouveau. A l'instar de l'UFAS-CGT qui rappelait, encore, le jour même du Conseil de sécurité intérieure, son opposition « a u recours à des éloignements intempestifs qui ne régleraient rien sur le fond ». D'autres (4) mettaient en garde contre un usage répressif de la mise sous tutelle des allocations familiales alors qu'il s'agit d'une mesure d'aide aux parents.

Mais, encore une fois, la question des moyens sera déterminante. Les associations et syndicats s'étonnaient en effet qu'un nouveau conseil soit convoqué « dans la précipitation  », alors que les mesures décidées le 8 juin n'ont toujours pas obtenu les moyens financiers nécessaires à leur mise en œuvre. Même si certaines d'entre elles, comme le traitement judiciaire en temps réel et le développement des délégués du procureur, sont loin de faire l'unanimité. Pour les professionnels, en effet, « la grande misère de la justice des mineurs  » persiste : 7 000 mesures prises par les juges des enfants seraient actuellement en attente, et les 150 postes nouveaux d'éducateurs de la PJJ prévus pour 1999 sont « u ne goutte d'eau » au regard des besoins, évalués à 3 000 emplois par le rapport Lazerges et Balduyck (5). De fait, « la profusion des discours ajoutée à l'insuffisance criante des moyens n'ont guère changé les réalités dans nombre de quartiers », s'irritait le mouvement Education et société, estimant que des engagements forts de l'Etat sont « urgents depuis 20 ans ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2075 du 12-06-98.

(2)  Voir ASH n° 2102 du 15-01-99.

(3)  Et notamment : l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, le Syndicat de la magistrature, la CFDT-PJJ, la FEN-UNSA, le SNEPES-PJJ/FSU.

(4)  A l'image de l'Association nationale des communautés éducatives, de l'Union nationale des associations de sauvegarde de l'enfance, de l'adolescence et des adultes ou encore de l'UNAF.

(5)  Voir ASH n° 2067 du 17-04-98.

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