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Entre la ville des experts et celle des habitants

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Le 19 janvier, lors du colloque « Vivre la ville » qu'elle organisait à l'Unesco, la Caisse des dépôts et consignations a rendu publique une enquête IPSOS-BIPE   (1). Celle-ci confronte, dans une approche originale, les points de vue des experts, des citadins vivant dans des communes de 20 000 habitants et plus, des populations des quartiers relevant de la politique de la ville. Et met en évidence les décalages de perception entre tous ces acteurs.

C'est ainsi qu'à la question « Quels sont les principaux problèmes des quartiers d'habitat social ? », les experts citent d'abord l'éloignement du centre (39 %) puis du travail (33 %) et des commerces (30 %), alors que les habitants évoquent en premier lieu l'éloignement des loisirs (22 %). Par ailleurs, si 91 % des spécialistes des questions urbaines estiment qu'il est « facile » de trouver de la drogue dans ces quartiers, seulement 55 % de leurs résidents partagent cet avis. « Les experts ont une vision complètement décalée par rapport à celle que renvoient les habitants eux-mêmes », souligne l'enquête. Laquelle attribue ces divergences au souci légitime des populations de donner une bonne image de leur lieu de vie ou à la diversité des sites de la politique de la ville qui ne correspond pas au regard pessimiste des spécialistes, uniquement focalisé sur les quartiers en difficulté. Sachant que là, le mécontentement est bien réel : la majorité  (55 %) des habitants veut quitter son quartier, « le plus vite possible » pour 23 % d'entre eux. 30 % se sentant même totalement « piégés ». Un profond malaise qui pourrait d'ail leurs expliquer la sévérité des experts à l'égard de la politique de la ville, ceux-ci estimant en effet qu'elle « a largement échoué » et que la situation va continuer à se détériorer.

Mais les décalages se poursuivent à propos des actions à mener pour améliorer la situation, note l'étude. Si la sécurité et la proximité de l'emploi sont jugées à l'unanimité prioritaires, les habitants estiment importants également la propreté et les espaces verts. Alors que les spécialistes restent « rivés sur deux de leurs obsessions :raccorder les quartiers à la ville avec des transports en commun et mixer les populations », ignorant notamment l'importance pour la population de la beauté de sa cité et son atta- chement aux transports individuels. Des désaccords en tout cas suffisamment nombreux pour « q ue soit médité le déficit de consultation » dans ces quartiers, conclut l'enquête. En effet, alors qu'entre 30 % et 40 %des 25-54 ans se disent « prêts à participer activement », ils ne sont que de 15 % à 20 % à estimer être « consultés » sur les opérations d'aménagement.

Notes

(1)  Disponible à la Caisse des dépôts et consignations - Tél. 01 40 49 38 53.

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