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Animation : inquiétudes sur la réforme des formations

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Le projet de réforme des formations et des diplômes de l'animation, évoqué dans les ASH (1), soulève de multiples interrogations parmi les professionnels du secteur. En témoignent, notamment, les inquiétudes exprimées par certaines organisations sur l'avenir du diplôme d'Etat aux fonctions d'animation (DEFA).

Le moins que l'on puisse dire est que la réforme en cours du dispositif de formation de l'animation suscite bien des questions chez les professionnels et dans les organismes de formation. En particulier sur le devenir du DEFA, diplôme de niveau III créé en 1979, qui, dans les projets du ministère de la Jeunesse et des Sports, pourrait disparaître au profit d'une filière entièrement remaniée. En effet, s'interroge Jean-Daniel Vernier, directeur de l'EFAS, organisme de formation de la région Nord-Pas-de-Calais (2), « quel est le point de vue de la direction de l'action sociale, qui délivre le DEFA avec le ministère de la Jeunesse et des Sports ? ». Interrogée par les ASH, la DAS n'a pourtant pas souhaité s'exprimerldots indiquant qu'elle répondrait à cette question à l'issue du prochain Conseil supérieur du travail social, le 22 janvier. A cette incertitude s'ajoute une certaine exaspération sur les difficultés récurrentes rencontrées par les animateurs effectuant une formation DEFA. « Comment ce fait-il que les deux ministères de tutelles n'aient jusqu'ici engagé aucun travail de valorisation de ce diplôme, s'étonne ainsi le directeur de l'EFAS. Le constat à travers des différentes régions montre qu'au contraire, tout est fait pour alourdir le parcours de formation, d'évaluation, d'embûches administratives pour le candidat au diplôme. Les propositions de simplifications, de renforcement de cohérence et d'allégement des évaluations que nous avons formulées[...] se sont vu chaque fois contrecarrées par des règles régionales, d'origine administrative d'abord, qui n'ont fait que renforcer le côté aléatoire et épuisant de ce cursus pourtant recherché par les organismes employeur en charges des politiques de la ville, par exemple. » Autre source d'agacement : les critiques faites par les organisations d'employeur sur l'inadaptation des formations actuelles. « Quels sont aujourd'hui les critères mis en avant pour apprécier la qualité des formations ? Du côté de l'éducation populaire, quelles relations de connivence existe entre les mouvements, les fédérations employeurs et les organismes de formation ? A notre connaissance, aucun travail d'évaluation des formations professionnelles n'a jusqu'ici été entrepris », s'irrite Jean-Daniel Vernier.

Des préoccupations partagées par l'Association nationale pour le perfectionnement des formations à l'animation sociale (AFAS) (3) qui, comme l'EFAS, est néanmoins favorable à une réforme du DEFA. Elle pourrait d'ailleurs présenter des propositions en ce sens. Pour elle, comme dans le projet du ministère de la Jeunesse et des Sports, « la validation des acquis professionnels doit permettre d'intégrer l'expérience personnelle sans se limiter à ses aspects professionnels ». Autre point de consensus : la priorité accordée au principe de l'alternance dans la formation. En revanche, le souhait de l'AFAS d'une expérience sociale minimum, bénévole ou professionnelle, avant l'entrée en formation, pourraient se heurter à la volonté du ministère d'instaurer une filière de formation initiale, accessible dès la fin des études secondaires. De même, alors que l'administration préconise de bâtir l'ensemble de la filière autour d'un diplôme de référence de niveau IV, l'association plaide pour le maintien, au niveau III, d'une « formation généraliste validée par un diplôme interministériel ». Sachant, explique-t-elle, que « contrairement au brevet d'Etat d`animateur technicien populaire et de la Jeunesse, l'actuel DEFA doit préparer les professionnels à des fonctions d'encadrement, par nature polyvalentes et transversales ». Selon l'AFAS, cette formation pourrait d'ailleurs se poursuivre jusqu'au niveau II.

J.V.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2100 du 1-01-99.

(2)  EFAS Lille : 105, rue d'Artois - 59000 Lille - Tél. 03 20 58 15 40.

(3)  AFAS : 10, quai de la Charente - 75019 Paris - Tél. 0 144 72 14 39.

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