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Moins d'incarcérations, mais des peines plus longues en 1997

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Pour la troisième année consécutive, le flux des entrées en prison a baissé en 1997, portant le nombre total de détenus au 1er janvier 1998 à 50 744 (contre 51 640 un an auparavant), selon le rapport annuel 1997 de l'administration pénitentiaire   (1), rendu public le 17 décembre.

Ce recul s'explique notamment, précise le rapport, par la diminution importante du nombre de prévenus, le taux de détention provisoire ayant baissé (de 44,5 % en 1980 à 40 %) mais aussi par la montée des comparutions immédiates (+ 10 % entre 1996 et 1997). Surtout, l'administration rappelle que le nombre des mesures alternatives à l'incarcération continue d'augmenter (138 554 ont été confiées aux comités de probation en 1997). Ainsi les travaux d'intérêt général et les sursis avec mise à l'épreuve croissent respectivement de 5 %et de 8,2 % dans l'année. Mais si les incarcérations reculent, la durée moyenne de séjour en prison s'allonge, atteignant 8,1 mois contre 5 mois en 1980.

Se penchant sur le quotidien des détenus, le document dresse un premier bilan de la réforme du régime disciplinaire mise en place en 1996 (2), et permettant notamment aux intéressés de contester devant les juridictions administratives les sanctions qui leur sont infligées. Cette réforme, qui « a profondément changé les pratiques professionnelles des surveillants », a fait baisser de 28 % le nombre des sanctions. Mais les détenus ne se sont pas saisis massivement de leur nouveau droit et « on est loin du raz-de-marée craint par beaucoup », précisent les rapporteurs. Lesquels s'alarment, cette année encore (3), de la hausse inquiétante des suicides en prison, dont le nombre est passé de 60 à 125.

Autre volet essentiel : la réinsertion sociale et professionnelle, sachant que 61 % des personnes entrées en prison en 1997 étaient sans diplôme (4) et que, parmi elles, 20 % étaient gravement illettrées. Or, les crédits alloués à la formation professionnelle des détenus ont baissé de 1,5 %, déplore le document, et moins de personnes ont pu en bénéficier. En revanche, la réforme de l'organisation des soins en prison « s'est traduite par une amélioration indéniable de la qualité de soins » (visites d'entrée systématiques, permanence des soins assurée pour les urgences...), même si des difficultés persistent, en particulier pour « répondre à des pathologies de plus en plus lourdes ». Enfin, en matière de sida, le rapport enregistre quelques signes encourageants avec la diminution du nombre de personnes ayant déclaré la maladie et, pour la première fois, le recul du nombre de détenus hospitalisés pour une infection liée à leur séropositivité.

Notes

(1)  Disponible à La Documentation française : 29, quai Voltaire - 75344 Paris cedex 07 - 160 F.

(2)  Voir ASH n° 1971 du 19-04-96.

(3)  Voir ASH n° 2006 du 17-01-97.

(4)  Sur la base d'une étude menée auprès des détenus de 74 maisons d'arrêt.

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