« Les familles en difficulté sont souvent accusées d'être démissionnaires alors que nous constatons le contraire, tous les jours, sur le terrain », a martelé Nicole Briard, présidente de la commission femmes-familles de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS) (1), lors de la journée nationale d'échange organisée le 15 décembre à Paris sur les familles « en très grande difficulté sociale ». Il est vrai que la question est cruciale pour la fédération dont le réseau accueille en permanence environ 10 000 enfants et adolescents. Sans compter le nombre très important de parents séparés de leurs enfants. Aussi la FNARS a-t-elle engagé, depuis plusieurs années, un certain nombre d'expériences dont elle souhaite favoriser l'essaimage. Cinq axes ont été retenus : répondre aux attentes des usagers (par exemple en matière de garde des enfants), entendre la parole des pères, développer des ludothèques à objet social, encourager la médiation familiale volontaire et mettre en place des ateliers parentaux. Avec le soutien financier de la direction de l'action sociale et de la caisse nationale d'allocations familiales, la fédération va donc organiser, dès janvier, des journées régionales d'information afin d'encourager le lancement d'initiatives locales.
Par ailleurs, l'organisation a présenté une série de propositions en matière de politique familiale. Pour elle, en effet, « une politique familiale globale peut, et doit, préve-nir ces souffrances [pauvreté, éclatement de la famille, violences intrafamiliales] et recréer un minimum de stabilité pour les adultes et les enfants qui les vivent ». Aussi demande-t-elle une réforme des minima sociaux, notamment l'alignement des règles de l'API sur celles du RMI, afin que personne ne vive avec des ressources inférieures au seuil de pauvreté. Elle réclame également l'accès immédiat aux prestations avec un contrôle a posteriori et le recentrage des allocations et des aides aux familles sur les foyers à bas revenus. Enfin, elle souhaite que l'on favorise le maintien des liens familiaux, notamment en développant les possibilités d'accueil des couples et des familles, et que l'on accorde davantage de moyens à la prévention des violences intrafamiliales.
(1) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 45 23 39 09.