Un an après leur mouvement de l'hiver dernier, et comme elles l'avaient annoncé (1), les associations de chômeurs et précaires (APEIS, AC ! et MNCP) et le Comité des chômeurs CGT, font, à nouveau, entendre leurs revendications :attribution d'une prime de fin d'année, relèvement de 1 500 F de tous les minima sociaux, instauration d'un revenu minimum pour les jeunes et ouverture de négociations sur l'indemnisation du chômage. Les antennes Assedic ont été occupées dans plusieurs villes (2), en particulier à Marseille où, comme en 1997, la mobilisation est forte (3). En outre, les associations de chômeurs devaient organiser une manifestation nationale, le 10 décembre, à Paris, date du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Face à ces impatiences, le gouvernement prépare plusieurs réponses. Au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, on indique ainsi qu'une revalorisation du RMI et de l'ASS, plus forte que prévue, est à l'étude. « Le pouvoir d'achat des salariés progressera de 2,7 % cette année. Il ne paraîtrait pas anormal que les exclus bénéficient aussi des fruits de la croissance », explique-t-on. Le déblocage de fonds supplémentaires, des- tinés aux commissions départementales de l'action sociale d'urgence, pourrait également être envisagé. « Toutes les commissions auront les moyens de travailler », souligne-t-on au cabinet de Martine Aubry, en précisant que la quasi-totalité d'entre elles fonctionnent.
(1) Voir ASH n° 2092, du 6-11-98.
(2) L'Unedic a décidé de fermer « préventivement » et de façon « limitée dans le temps » certaines antennes Assedic. Elle assure, toutefois, que les paiements des indemnités de chômage du mois de décembre « seront effectués normalement ».
(3) Un groupe de travail sur les modalités de distribution d'une aide aux plus démunis avant Noël, a été installé par la préfecture des Bouches-du-Rhône.