En marge des manifestations qui ont émaillé la célébration du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le collectif Article premier, réunissant 33 associations humanitaires et de défense des droits de l'Homme (1), a adressé une plate-forme de propositions au gouvernement. Objectif : faire avancer la cause des droits de l'Homme, non seulement à travers le monde mais, aussi, en France. « Il ne suffit pas de proclamer les droits de l'Homme, il faut les faire vivre », rappelle le collectif qui se veut « la vigie active de l'après-célébration ». Ainsi, en matière de droit des étrangers, il souhaite « une harmonisation des politiques au niveau européen, la reconnaissance des droits, le renforcement de l'aide aux pays en voie de développement et la mise en place de véritables politiques d'intégration ». Il demande égale-ment l'adoption de textes complémentaires à la loi de lutte contre les exclusions, notamment en ce qui concerne la création d'une couverture maladie universelle et « la lutte contre l'indigence en prison ». Enfin, il réclame que la France reconnaisse le protocole additionnel à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, relatif au pacte des droits économiques, sociaux et culturels.
Par ailleurs, le collectif, qui s'est vu décerner le label « Grande cause nationale » 1998, mène une campagne de communication nationale destinée à rappeler l'importance de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Et il a programmé une série de rencontres régionales publiques qui doivent s'achever, le 12 décembre, à Paris, lors d'un forum prévu à la Grande Halle de la Villette.
De son côté, le collectif Polyhandicap, créé à l'occasion de cet anniversaire (2), a organisé, le 9 décembre, à l'Unesco, une journée de sensibilisation aux difficultés que rencontrent les personnes polyhandicapées et leurs familles. Une façon de dénoncer l'isolement des polyhandicapés ainsi que le manque de structures adaptées et les insuffisances de la recherche médicale. Cette initiative devrait être relayée, durant ce mois, par des conférences dans plusieurs départements.
Enfin, toujours dans le cadre de cette célébration, l'Observatoire international des prisons (OIP) publie dix brochures d'information destinées aux personnes incarcérées et à leurs proches (3). « Le respect de la dignité des personnes détenues est plus que jamais affaire de droit », explique Patrick Marest, délégué national de la section française de l'OIP. Disponibles en quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe), elles font chacune le point sur un aspect de la vie en prison et indiquent la jurisprudence appliquée et les recours possibles. Parmi les thèmes abordés : le premier jour en prison, affectation et transferts des détenus, les soins et l'argent en prison, sortir de prison avant la fin de sa peine...
(1) Voir ASH n° 2073 du 29-05-98.
(2) Le collectif Polyhandicap regroupe une dizaine d'associations : 36, rue de Prony - 75017 Paris.
(3) OIP section française : 40, rue d'Hauteville - 75010 Paris - Tél. 01 47 70 47 01 - Le prix des brochures s'échelonne de 38 F à 58 F (port compris).