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Les maires veulent renouer le lien social...

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« Parce que la commune est l'un des lieux privilégiés où peut le mieux se nouer le lien social, se développer la solidarité et s'exercer la citoyenneté, les maires ont un rôle éminent à jouer », ont martelé, lors de leur congrès, les responsables de l'Association des maires de France (AMF)   (1), présidée par Jean-Paul Delevoye, sénateur (RPR) et maire de Bapaume (Pas-de-Calais). L'association réunissait les élus municipaux, du 17 au 19 novembre, sur le thème : « Les maires et le lien social ».

De fait, parce qu'ils sont au plus près des réalités locales, les élus municipaux sont les premiers à être sollicités par leurs concitoyens sur l'ensemble des grands problèmes sociaux. Et face à la montée de l'urgence sociale, bon nombre d'entre eux expriment aujourd'hui un grand découragement et ont l'impression, parfois, de gérer l'impossible. Impression ressentie de manière particulièrement aiguë par les élus municipaux d'outre-mer. Lesquels, rassemblés le 16 novembre, par l'AMF, à la veille de son congrès, ont déclaré « l'état d'urgence de l'emploi ». Touchés plus durement par le chômage et la pauvreté que leurs pairs de métropole (2), ils ont ainsi souhaité attirer l'attention de l'Etat sur « la spécificité de leurs problèmes » et sur « l'urgence » qu'il y a à les régler. Ils jugent que le secrétariat d'Etat à l'outre-mer, en annonçant l'existence d'une mission d'évaluation des agences d'insertion et un projet de loi pour l'automne 1999, se contente de  « mesures d'attente ». Aussi ont-ils demandé, notamment, la reconnaissance du « droit à l'initiative des acteurs locaux » en matière de chômage et d'insertion, en particulier dans les décrets d'application de la loi contre les exclusions.

Les maires revendiquent en effet leur légitimité à intervenir sur l'ensemble du spectre des politiques sociales : insertion, emploi, logement, santé... Le président de l'AMF ne cache d'ailleurs pas qu'il craint un mouvement de « recentralisation » initié par l'Etat. Inquiétude infondée, selon le Premier ministre Lionel Jospin, qui a assuré face aux 6 000 congressistes, que le mouvement de décentralisation n'était « évidemment pas remis en cause », se déclarant en outre déterminé à « conforter l'institution communale ». De fait, a insisté Jean-Paul Delevoye, le maire est bien appelé à être le pivot des politiques sociales dans sa commune. Aujourd'hui, explique-t-il, les responsables municipaux doivent devenir les « hommes-orchestres et les coordonnateurs » de l'action publique sur leur territoire. « Il faut, précise-t-il, que nous ayons un référent par situation. Il est difficile pour une famille de comprendre une politique lorsqu'elle est face à de multiples intervenants. » Les villes entendent donc voir reconnaître leur rôle dans un paysage social territorial dominé par les départements, depuis la décentralisation. Car leur mission dans ce domaine semble avoir été modifiée en profondeur.

Notes

(1)  AMF : 41, quai d'Orsay - 75343 Paris cedex 07 - Tél. 01 44 18 14 14.

(2)  Voir ce numéro.

LE SOCIAL EN TEXTES

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