86 actions pour prévenir la toxicomanie

« La valorisation personnelle dans une démarche préventive des comportements de consommation de substances psychoactives », tel est le thème retenu par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie  (MILDT)   (1) à l'occasion de la semaine européenne de prévention des toxicomanies  (SEPT) organisée du 16 au 22 novembre à l'initiative de la Commission européenne. Conduit dans un cadre interministériel, le programme national vise à promouvoir « une approche innovante en plaçant la personne et non plus le produit au cœur de la prévention », a indiqué, le 16 novembre, Nicole Maestracci, présidente de la MILDT. Laquelle s'est inquiétée de l'augmentation de la consommation de produits illicites chez les jeunes, en raison d'une certaine banalisation de l'usage du cannabis, notamment chez les plus de 15 ans. A cela s'ajoute l'accroissement de la consommation d'alcools forts et des comportements d'ivresse chez les jeunes qui recourent également de plus en plus fréquemment aux médicaments psychotropes. »

Estimant que jusqu'ici, la prévention a donné lieu à de nombreuses actions sans cohérence les unes avec les autres, ni évaluation, la présidente de la MILDT a souligné la nécessité de « définir une méthodologie de la prévention » en évitant les discours contradictoires sur les drogues et les toxicomanies. Outre la nécessité de prévenir très en amont l'ensemble des conduites à risques de l'enfant et de l'adolescent, il s'agit également, en partant du constat que les jeunes consomment de plus en plus de substances psychoactives, « d'éviter le passage de l'usage occasionnel à l'abus et à la dépendance ». Objectifs qui nécessitent, en plus des interventions spécialisées, « le recours aux dispositifs éducatifs et sociaux ». A la fin du premier trimestre 1999, une nouvelle campagne devrait définitivement entériner cette approche « plus pragmatique » de la toxicomanie, a annoncé la responsable.

Concrètement, la MILDT finance ainsi 86 projets culturels, artistiques, sportifs ou axés sur les nouvelles technologies dans 78 villes (2). Ces actions, qui concernent de 50 000 à 100 000 jeunes, dont la plupart sont en difficulté sociale et professionnelle, visent avant tout à « développer chez les jeunes les compétences à résister à une offre de drogue ». Et devraient faire l'objet d'une évaluation. Par ailleurs, à l'occasion de la semaine européenne, le Centre régional d'information et de prévention du sida  (CRIPS)   (3) lance un concours « scénarios sur la drogue » destiné à faire évoluer, par le biais de courts métrages, les représentations du grand public vis-à-vis de la toxicomanie.