« L'alternative n'est pas entre une éducation populaire en voie de disparition parce que figée sur le culte de son histoire, et une éducation populaire qui vivrait à condition de renoncer à tout ce qui lui donne sens », a indiqué, le 5 novembre, Marie-George Buffet, en ouvrant les rencontres pour l'avenir de l'éducation populaire. Un rassemblement voulu par la ministre de la Jeunesse et des Sports afin de « redonner visibilité et créativité » à un mouvement qui regroupe plusieurs milliers d'associations, intervenant dans les domaines de l'animation, des loisirs et de la culture. En effet, selon elle, « dans la dernière décennie, les gouvernements ont trop souvent multiplié les procédures qui instrumentaient l'action associative, la confinaient dans l'exécution de programmes, de projets à court terme, en masquant ou supprimant les références à la démarche, aux objectifs mêmes, d'éducation populaire ». Un constat d'ailleurs partagé par Jean-Louis Delajot, président du Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (1) qui a souligné, lui aussi, les « effets pervers et réduc- teurs » du système d'appels d'offres publics et de conventions d'objectifs « sur la vocation des réseaux associatifs existants ».
Concrètement, Marie-George Buffet a indiqué vouloir mettre en place un groupe d'accompagnement chargé d'aider à l'organisation de rencontres locales afin de poursuivre la réflexion sur le terrain. Par ailleurs, elle a annoncé une « redéfinition des métiers de l'éducation populaire » et la rénovation de l'ensemble des formations, « y compris celles des bénévoles, avec des moyens budgétaires nouveaux ». Elle a également jugé nécessaire de « réinterroger les contenus, les procédures et surtout les finalités de l'agrément aux associations ». Pour elle, en effet, il faut « envisager sérieusement de réformer l'attribution de l'agrément, tant local que national, des conventions d'objectifs et des financements publics afin de permettre aux associations de trouver une certaine sécurité dans leurs actions tout en gardant leur indépendance ». Et elle s'est ainsi déclarée favorable à l'expérimentation d' un système de « parrainage » pour les jeunes associations. En outre, elle est revenue sur la question du statut de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire qui doit, selon elle, devenir un « établissement de référence, d'accueil, de réflexion et de formation » pour tous les acteurs de l'éducation populaire (2). Enfin, Marie-George Buffet a estimé utile de dresser « un état des lieux du parc d'équipements dits socioculturels qui a vieilli ». Et elle a rappelé qu'elle proposerait des mesures en faveur de l'activité bénévole, lors des assises pour la vie associative qui se tiendront les 23 et 24 janvier 1999 (3).
(1) CNAJEP : 15, rue Martel - 75010 Paris - Tél. 01 47 70 71 31.
(2) Voir ASH n° 2030 du 4-07-97.
(3) Voir ASH n° 2085 du 18-09-98.