Dans sa dernière étude statistique, l'INSEE dresse la carte géographique des inégalités (1). Ainsi, fin 1996, avec un revenu moyen de 6 500 F par mois et par unité de consommation (UC), les communes agricoles (12 % de la population) avaient un niveau de vie de 20 % inférieur au revenu moyen (8 100 F par mois et par UC). Au-dessus, les habitants des quartiers ouvriers (36,9 % des Français) vivaient avec 7 300 F par mois et par UC.
A l'opposé, dans les quartiers aisés, où se concentrent 9,5 % des habitants (surtout des patrons, professions libérales, ingénieurs, cadres...), le niveau de vie est de 40 %supérieur à la moyenne (11 600 F par mois et par UC). Peu fréquentes en province, ces zones sont une caractéristique propre à l'Ile-de-France, souligne l'INSEE. Par ailleurs, dans les quartiers « d'activité technique très qualifiée » (où les cadres, ingénieurs, techniciens sont surreprésentés), le revenu dépasse de 20 % le niveau de vie moyen. Et ce sont, finalement, les ménages des communes des classes moyennes tertiaires, avec 8 200 F par mois et par UC, qui sont très proches de la moyenne nationale.
Mais ces inégalités se doublent de disparités internes à chaque territoire. Et l'étude relève que les quartiers qui abritent les populations les plus aisées sont ceux où les inégalités sont les plus fortes. Y cohabitent en effet un tiers de ménages percevant plus de 13 900 F par mois et par UC et deux tiers gagnant entre 3 700 F et 13 900 F par mois et par UC.
(1) INSEE Première n° 614 - Octobre 1998.