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De plus en plus de chômeurs exercent une activité réduite ou occasionnelle

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« Les situations intermédiaires à la frontière de l'emploi et de l'inactivité se sont largement développées », constate une étude du ministère de l'Emploi et de l'ANPE consacrée aux demandeurs d'emploi en activité occasionnelle ou réduite (1). Le nombre des personnes inscrites comme demandeurs d'emploi tout en travaillant plus de 78 heures par mois (chômeurs dits de catégorie 6) a, en effet, été multiplié par quatre entre mai 1992 et mai 1998. Il était, en juillet 1998, de 535 000, soit environ 15 % des chômeurs.

Qui sont donc ces demandeurs d'emploi exclus, depuis 1995, du chiffre officiel du chômage (2)  ?Ce sont le plus souvent des hommes, mais aussi des personnes qui totalisent entre deux et trois ans de chômage. Cependant, le lien entre l'allongement de la durée de celui-ci et l'activité réduite est faible. Ainsi, la pratique d'activités réduites concerne un agent de maîtrise sur cinq alors que cette catégorie est parmi les mieux protégées du chômage de longue durée. Les jeunes sont également plus nombreux «   à se tourner vers des activités d'attente au cours de leur recherche d'emploi ». En mai 1998, un chômeur de moins de 25 ans sur cinq a travaillé plus de 78 heures, la proportion atteignant 28 % pour ceux inscrits depuis plus de un an (contre 17 % en 1996). C'est bien « un nouveau schéma d'insertion des jeunes dans la vie professionnelle [qui] s'est dessiné peu à peu, incluant le passage par un emploi temporaire ou à temps partiel ».

Par ailleurs, si le phénomène touche de plus en plus de demandeurs d'emploi, un sur quatre ayant été au moins une fois en activité réduite depuis qu'il est au chômage, ceux qui relèvent de la catégorie 6 pendant de longues périodes sont relativement peu nombreux. En effet, chaque mois, environ un tiers des effectifs de cette catégorie est renouvelé et les échanges avec la catégorie 1 (moins de 78 heures travaillées) sont importants. En outre, la pratique continue d'une activité réduite est peu répandue (10 % seulement ont gardé contact avec l'emploi pendant trois mois consécutifs). En revanche, le travail occasionnel à temps plein, un mois donné, « n'est pas du tout un phénomène marginal », notent les chercheurs, 20 % des chômeurs déclarant avoir travaillé au moins 169 heures dans le mois.

Il semble enfin qu'il existe «  un lien positif entre l'exercice répété d'activités réduites au moins à mi-temps et une meilleure probabilité de sortie du chômage vers l'emploi  », conclut prudemment l'étude, précisant toutefois que le retour au travail après plus de deux ans de chômage reste relativement rare.

Notes

(1)  DARES, Premières synthèses n° 45-1 - Novembre 1998.

(2)  Voir ASH n° 1926 du 12-05-95.

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