Largement disséquée et analysée à travers les rapports et les évaluations, la politique de la ville est ici passée sous le regard critique du praticien. Antoine Anderson, ancien chef de projet DSU et actuellement directeur d'un PLIE à Athis-Mons, revient sur son émergence et l'évolution de ses conceptions au fil des plans successifs des gouvernements. Politique originale, celle-ci est en voie d'essoufflement, affirme-t-il, soulignant, exemples à l'appui, le décalage entre l'ambition et les moyens, les flous des objectifs des contrats, l'enchevêtrement des procédures et les limites des acteurs, souvent isolés et impuissants face à « la complexité grandissante de leurs missions ». Aussi, faute de projet et de volonté de mettre en cohérence les politiques territorialisées, la politique de la ville est vécue par les collectivités comme « la gestion plus ou moins contraignante d'un ensemble de mesures et de procédures centrées sur des territoires ou ciblées sur des catégories de la population ». D'où la nécessité de revenir sur le sens et les enjeux de cette politique, de définir de nouvelles bases contractuelles permettant l'élaboration d'une vraie « logique de projet », de rénover le dispositif de pilotage... L'objectif étant de parvenir à une approche globale de la ville favorisant la coopération de l'ensemble des acteurs.
Politiques de la ville - Antoine Anderson -Ed. Syros - 165 F.