Moins nombreuses qu'en 1996 (778 contre 807), les entreprises d'insertion avaient néanmoins, fin 1997, davantage de salariés : elles employaient 10 150 personnes, soit 4 % de plus que l'année précédente, indique une enquête du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1) présentant un bilan des structures d'insertion par l'activité économique pour 1997. De même, les associations intermédiaires, qui voient pour la première fois leur nombre diminuer (elles étaient 1 102 en 1997), ont fourni un volume d'heures travaillées de 3 %supérieur à celui de 1996. Signe que le mouvement de concentration, amorcé en 1993-1994, se poursuit.
Quant au profil des emplois offerts, il reste stable dans les deux types de structures qui proposent majoritairement des emplois d'ouvriers peu qualifiés. Les entreprises d'insertion, dont quatre sur dix se trouvent dans les secteurs soit du BTP, soit des espaces verts et forêts, recourent de plus en plus (quatre embauches sur cinq) à des contrats à durée déterminée sur des postes bénéficiant de l'aide forfaitaire à l'insertion. La proportion de salariés engagés en contrat emploi-solidarité étant tombée à 7 % (contre 23 % en 1993). Les personnes recrutées restent en majorité des hommes (sept sur dix) qui étaient souvent chômeurs de longue durée au moment de leur embauche. En revanche, dans les associations intermédiaires, les femmes sont plus nombreuses (51 %). Sur les 516 personnes inscrites en moyenne sur les fichiers de chaque association intermédiaire, près de 40 % se sont vu confier une mission en 1997. L'activité moyenne par salarié « mis à disposition » correspond à « un peu plus de un mois de travail à temps plein dans l'année , souvent fractionné en plusieurs missions courtes ». Et 40 % du volume des prestations sont effectuées pour le secteur marchand tandis que 36 % le sont pour des particuliers, sachant que la part des emplois de service à domicile, toujours essentielle, tend à baisser (28 % contre 30 %).
Comment se réinsèrent les salariés de ces structures ? L'étude révèle que, selon l'évaluation des chefs d'entreprise, « un peu moins de quatre salariés sur dix » sortant des entreprises d'insertion avaient retrouvé un emploi en 1997, non aidé pour les trois quarts d'entre eux et à durée indéterminé pour la moitié. En outre, les résultats des associations intermédiaires en termes de réinsertion sont « en légère amélioration » :50 % des salariés mis à disposition et partis dans l'année se seraient insérés dans le monde du travail. Il n'en demeure pas moins que « les sorties du dispositif restent en nombre limité » et « que les personnes ont des difficultés à obtenir rapidement un autre emploi », conclut l'étude.
(1) DARES, Premières synthèses n° 43-1 - Octobre 1998.