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A propos des « initiatives citoyennes » des acteurs du secteur socio-éducatif

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Au-delà des discours incitant les acteurs à proposer des réponses innovantes en matière d'action sociale, les porteurs de projets se heurtent aux lenteurs, incohérences et tracasseries des institutions locales, s'agace Laurent Ott, président de l'association Intermèdes (1). Lequel dénonce l'absence de « réelle » volonté politique d'associer les intervenants de terrain.

« L'action sociale de demain, en butte à un bouleversement du paysage social, est, paraît-il, une action militante. Il ne se passe pas de semaine sans qu'on fasse appel à l'initiative des travailleurs sociaux et des acteurs divers.

« Le gouvernement multiplie, quant à lui, les appels à projets, laissant croire que l'initiative de citoyens en matière d'action sociale ou éducative est, non seulement, possible et souhaitable, mais recherchée. Par exemple, la loi sur les emplois-jeunes qui reprend jusque dans son intitulé cette nouvelle terminologie d' “Appel à projets permanent”, ou encore les récentes déclarations concernant les intentions et les intarissables éloges de l'Etat en faveur de l'action associative.

« Pourtant, il y a loin de la coupe aux lèvres et localement pour les porteurs de projets d'intérêt social, la situation est critique. Confrontés aux incohérences des institutions qui réclament pour accorder leur soutien que tous les autres l'aient déjà fait, ballottés entre des propos élogieux, les déclarations d'intention qui viennent du “Haut” (les ministères), la lenteur et les tracasseries des institutions locales (il importe peu ici, d'ailleurs, qu'il s'agisse d'administrations déconcentrées ou décentralisées), les porteurs de projets ne savent plus à qui s'en remettre.

« Il n'y a en effet aucun  “pilote dans l'avion” pour qui sait comment les procédures de création de structures innovantes sont piégées quand elles ne proviennent pas d'acteurs institutionnels déjà reconnus et puissants. La porte est alors ouverte à toutes les incohérences : le département exige, par exemple, avant d'examiner votre demande de subvention pour un logement, un agrément  or, pour cette procédure on réclame déjà les plans dudit appartement. Des incohérences similaires sont fréquentes pour les mesures emplois-jeunes, en ce qui concerne les petites associations que le département souhaite subventionner pour les 20 %restant  la direction départementale du travail et de l'emploi impose alors le financement complet tandis que le conseil général exige, comme préalable à l'examen de la demande, la conclusion de cet accord.

« La décentralisation et la déconcentration, loin de constituer un facteur de proximité et d'ouverture, renforcent au contraire les tendances bureaucratiques qu'on avait coutume de reprocher aux administrations centralisées. Il est devenu paradoxalement bien plus facile d'obtenir des accords et de l'intérêt de la part des ministères, qui sont souvent à la recherche de pistes d'action innovantes, que de la part d'administratifs locaux qui, pour diverses raisons (budgétaires, politiques, opinions personnelles, affinités préférentielles pour certains types d'acteurs), multiplient les obstacles en ce qui concerne des modes d'action innovants présentés par des acteurs sociaux.

« Le débat est important : ce qui est en jeu c'est la démocratie locale, l'initiative citoyenne et la capacité des acteurs à moderniser et à promouvoir des dispositifs qui répondent à des besoins réels et brûlants. Il devient urgent de retrouver un “pilote” et surtout une réelle volonté politique d'associer les acteurs à la définition de l'action sociale de demain. »

Notes

(1)  Association Intermèdes : 28, rue des Marguerites - 91160 Longjumeau - Tél. 06 03 01 15 43.

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