« Chaque sortie d'IMPro crée une rupture qu'il convient de préparer [...] puis de suivre », affirme l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei), dans une étude qu'elle a réalisée, en partenariat avec l'Agefiph, sur les parcours d'insertion professionnelle des jeunes sortant d'instituts médico-professionnels (IMPro) (1), et présentée, le 14 octobre, lors d'un forum qu'elle organisait sur ce thème. Elle a ainsi suivi, pendant deux ans, l'itinéraire de 65 jeunes travailleurs handicapés mentaux pour lesquels a été mis en place un « parcours d'insertion ». Et au-delà des cheminements individuels qui sont ici retracés, l'organisation a souhaité dégager « un savoir-faire transférable ». »
L'étude souligne l'importance de l'insertion professionnelle par l'alternance pour les jeunes sortant d'IMPro et « confrontés au milieu ordinaire », à condition qu'elle soit accompagnée d'un suivi individualisé, véritable « soutien extérieur fort ». En effet, l'enquête relève les difficultés récurrentes ren- contrées par les jeunes lors de leurs stages en entreprises. Au fait que les employeurs « ne souhaitent pas faire du social » et veulent donc être déchargés « de toutes les contraintes liées au handicap », s'ajoutent la lassitude des tuteurs en entreprise et les problèmes d'intégration sociale et de communication des jeunes déficients mentaux sur les lieux de stage et dans la vie quotidienne. Pourtant, au-delà de ces obstacles, « les acquis des jeunes sont multiples ». Les chercheurs observent ainsi des relations souvent « dynamiques » entre le tuteur d'entreprise et le chargé du suivi de l'IMPro, « favorables à l'évolution de la personne ». Et ils notent l'acquisition de savoir-faire et savoir-être, même si ceux-ci restent « toujours fragiles ».
Une insertion est donc « rarement gagnée d'emblée », rappelle l'Unapei, d'autant que « très souvent, les jeunes ne possèdent pas la maturité nécessaire à un travail en entreprise ». D'où le besoin d'un suivi coordonné entre les différents acteurs. L'organisation plaide pour que les IMPro deviennent des « plateaux techniques intégrés dans un environnement économique », aux ouvertures mul- tiples, et pour que les associations gestionnaires développent « une nouvelle culture du milieu ordinaire ». Cette culture reste à promouvoir également chez les parents, qui craignent parfois les projets d'autonomie, estime le document. Enfin, les professionnels des services de suite et d'accompagnement (rattachés ou non aux IMPro) sont encouragés à développer de nouvelles pratiques pédagogiques (notamment d'évaluation). L'Unapei réclame d'ailleurs une reconnaissance officielle de ces services, jusqu'à présent sans statut, et elle réitère sa demande, en cas d'échec de l'insertion, d' « un droit au retour » en milieu protégé pour les travailleurs handicapés.
(1) « Jeunes sortant d'IMPro : quelques exemples de parcours d'insertion professionnelle » - Les cahiers de l'Unapei : 15, rue Coysevox - 75876 Paris cedex 18 - Tél. 01 44 85 50 50 - 25 F.