Parallèlement, ce même 13 octobre, le conseil d'administration de la caisse nationale d'assurance maladie adoptait à une large majorité (seules FO et la CGT n'ont pas pris part au vote) des « orientations stratégiques » pour les quatres prochaines années. Un document de 24 pages qui, selon Jean-Marie Spaeth, président de la caisse, vise, « à faire le tri entre l'utile et l'inutile » en matière de soins, « avec comme ligne directrice la qualité qui, actuellement, n'est pas en rapport avec les dépenses que la collectivité consacre à sa santé ». Il s'agit surtout de sortir l'assurance maladie « de son image relativement médiocre [...] notamment fragilisée par l'annonce d'un'trou" sans cesse recreusé », indique le texte.
Largement inspiré par le nouveau directeur de la CNAM, Gilles Johanet, ce document plaide pour un « conventionnement sélectif » des professionnels de santé et la modulation des remboursements en fonction des contraintes acceptées par les assurés. Lesquels, concrètement, seraient mieux remboursés s'ils acceptaient d'entrer dans « un système organisé de type filière ou réseau, par construction contraignant, mais fléché et évalué » que s'ils optaient pour un « 'nomadisme" dans un système de soins ouvert, mais peu lisible ».
Autre idée avancée par la CNAM, et également soutenue par la Cour des comptes, la « fin des remboursements médicalement injustifiés » et « la révision triennale des médicaments remboursables ».
L'ensemble de ces orientations sera le cadre stratégique des relations de l'assurance maladie avec les médecins et préparera la prochaine convention pluriannuelle d'objectifs et de gestion entre l'Etat et la CNAM.