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Le Comité consultatif national d'éthique plaide pour un « plan gérontologie »

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Le Comité consultatif national d'éthique  (CCNE), dans un avis rendu public le 8 octobre (1), préconise la mise en place d'un véritable « plan gérontologie » à la mesure de « la révolution du vieillissement ».

En 2010, il y aura en effet en France « plus de personnes de plus de 60 ans que de personnes de moins de 20 ans » et l'espérance de vie atteindra 85 ans dans les pays occidentaux. D'où l'enjeu, pour les prochaines décennies, de la poursuite des « politiques vieillesse » engagées depuis 30 ans. D'autant que l'augmentation de la longévité pose, d'ores et déjà, la question de la qualité de la vie, souligne le CCNE. Avec l'accroissement de l'espérance de vie sans incapacité, « des réponses appropriées » doivent être apportées à l'isolement, à la désinsertion et à l'impression d'inutilité sociale qui précèdent l'entrée dans la situation de dépendance physique. Il s'agit donc d'abord, selon le comité, de réduire les inégalités du vieillissement. Constatant « la dévalorisation sociale » qui accompagne bien souvent l'accession à la retraite, ainsi que l'oubli du rôle économique des seniors, les rapporteurs s'interrogent sur les liens « 3e âge/retraités/inactivité », alors même que l'âge de la retraite tend à baisser : « En privant une partie de ses membres actifs des rapports sociaux valorisants que procure le travail, notre société ne prend-elle pas le risque d'induire un processus d'exclusion ? »

Autre problème majeur soulevé par le CCNE :le déséquilibre démographique, qui, mettant en péril, à terme, les systèmes de retraites, est porteur de risques « d'inéquité intra et inter générationnelle ». Peut-être s'agit-il, suggère le CCNE, « de dissocier activité et solidarité dans le partage des richesses »  ?

Seconde orientation proposée par le comité : la prévention et la prise en charge de la dépendance. Lesquelles s'imposent pour les services d'aide à domicile, comme pour les institutions dans « l'exigence éthique de garantir à tous des soins adéquats refusant tout à la fois l'abandon thérapeutique et l'obstination thérapeutique injustifiée ». Le comité d'éthique rappelle, à cet égard, l'efficacité préventive d'une prise en charge précoce, notamment des démences de type Alzheimer, par des équipes spécialisées en gérontologie. Ces dernières sont « malheureusement trop peu nombreuses », juge-t-il. Concernant, en outre, la prise en charge de cette dépendance, les rapporteurs estiment que la prestation spécifique dépendance « ne peut être considérée que comme une première étape » et plaident, conformément au Conseil de l'Europe, pour une approche de la dépendance en termes de santé publique qui intègre la notion de « facteur déclenchant ». Ce qui supposerait « une discussion du rôle de l'assurance maladie, totalement occulté jusqu'à présent », note le CCNE.

Enfin, la conception purement sociale du vieillissement qui a prévalu jusqu'à présent, serait à la source des retards français en gériatrie. Développer la recherche et l'enseignement en ce domaine doit donc constituer, « sans délai », la troisième grande orientation du plan gérontologie que les rapporteurs appellent de leurs vœux.

Notes

(1)  Rapport sur le vieillissement n° 59 - CCNE : 71, rue Saint-Dominique - 75007 Paris - Tél. 01 44 42 48 52.

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