Les journées internationales de la formation, organisées par le CNPF à Deauville du 7 au 9 octobre, constituaient le point d'orgue de la réflexion entamée en 1997 par l'organisation patronale sur les compétences professionnelles.
Pour le CNPF, la formation ne doit plus être une fin en soi, mais représenter l'un des moyens pour atteindre cet objectif qu'est le développement des compétences nécessaires à la fois à la compétitivité des entreprises et à la recherche du maintien de l'employabilité du salarié.
Définissant la compétence comme une « combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et comportements s'exerçant dans un contexte précis », le patronat précise qu'elle se constate « lors de sa mise en œuvre en situation professionnelle ». C'est donc « à l'entreprise qu'il appartient de la repérer, de la valider et de la faire évoluer ». Sachant que la formation ne doit plus se résumer à un droit pour le salarié mais qu'elle doit également constituer un devoir, celui d'acquérir un portefeuille de compétences. Dans son discours d'ouverture, Ernest-Antoine Seillière, président du CNPF, a ainsi insisté sur la prééminence de l'entreprise dans la gestion des compétences professionnelles, véritable « révolution managériale et sociale » et fait abstraction des autres dispositifs de validation, ceux de l'Education nationale et de l'AFPA notamment. Et n'a jamais fait référence à la réforme de la formation professionnelle confiée à Nicole Péry.
Une attitude qui a déplu à la secrétaire d'Etat à la formation professionnelle. Laquelle a aussitôt annoncé qu'elle refusait de se rendre à Deauville où elle était attendue. Elle a en effet jugé que « les conditions d'un dialogue constructif avec l'organisation patronale n'étaient pas réunies ». Cependant, « dans le cadre des rencontres bilatérales régulières, auxquelles elle convie l'ensemble des acteurs de la formation professionnelle », Nicole Péry a invité le CNPF à venir présenter les conclusions qu'il tire de ses travaux.