Deux tiers des salariés concernés se disent satisfaits de la mise en place de la réduction du temps de travail (RTT), même si dans 46 % des cas, la forme qu'elle a prise leur a été imposée (en particulier dans les grandes entreprises). C'est ce que révèle une enquête réalisée par la CFDT (1) auprès de 135 entreprises (soit 6 000 salariés) qui avaient signé depuis au moins un an, dans le cadre de la loi de Robien, un accord sur la RTT.
« Je m'y retrouve bien », avancent 24 % des personnes questionnées pour expliquer leur assentiment. Mais la motivation solidaire l'emporte : l'accord « sert l'emploi » et « c'est ça qui compte » pour 45 % des salariés. Et si 15 % des personnes concernées « ne trouvent pas que les salariés soient gagnants », seuls 7 %avouent que « cela leur pose des problèmes ». De fait, ils ne sont que 5 % à devoir effectuer des heures supplémentaires depuis l'accord alors qu'ils n'en faisaient pas auparavant (sachant néanmoins que 34 % d'entre eux en réalisent « à peu près autant qu'avant » ). Quant à la rémunération, « elle n'a pas baissé », affirment 68 %des personnes (20 % disent qu'elle a diminué mais que « c'est acceptable » et pour 9 %, cette baisse est gênante). Mais il existe d'autres ombres au tableau. Environ 45 % des personnes estiment qu' « il y a des problèmes d'organisation à régler » et elles évoquent notamment des difficultés nouvelles pour rencontrer leurs collègues ou pour passer les informations et les consignes du service. Surtout, malgré les embauches effectuées (52 % des personnes interrogées affirment qu'il y a eu embauche dans leur service ou leur atelier), la moitié des salariés constatent que leur charge de travail est demeurée la même . Plus préoccupant enfin, 20 % « restent après le temps normal pour réussir à terminer le travail ».
(1) CFDT : 47, av. Simon-Bolivar - 75950 Paris cedex 19 - Tél. 01 42 03 80 00.